Le ministre français de l'Intérieur Brice Hortefeux a affirmé vendredi que 70% des campements illégaux de Roms recensés en juillet 2010 en France avaient été «évacués», et 3 700 personnes raccompagnées «de manière contrainte ou forcée» dans leur pays d'origine.

La politique de fermeté annoncée à l'été 2010 par le président français Nicolas Sarkozy à l'égard des Roms avait suscité un tollé dans le monde entier et des tensions entre la France et la Commission européenne.

«À ce jour, 70% des 741 campements illicites recensés au 31 juillet sur le territoire ont été évacués», a déclaré Brice Hortefeux dans un entretien au quotidien Le Parisien.

«Et 3 741 personnes ont été raccompagnées, de façon contraintes ou volontaire, dans leur pays d'origine», a-t-il ajouté, précisant que tout n'est pas réglé: «Une situation d'une telle ampleur ne peut être résolue en six mois mais nous ne lâchons rien».

Le ministre reconnaît qu'«il arrive que des campements se reconstituent mais nous agissons. Chaque fois qu'une nouvelle implantation est signalée, un traitement sanitaire, juridique et de sécurité est engagé, avant son évacuation».

«Notre pays ne doit pas accepter de véritables bidonvilles», a souligné le ministre selon qui «certains de ces campements sont totalement insalubres».

Pour leur part, des associations travaillant avec la communauté rom affirment que les expulsions du territoire réalisées depuis l'été n'ont pas diminué le nombre de Roms installés en France.

Selon Marilisa Fantacci, du collectif Romeurope, regroupant une trentaine d'associations, «depuis des années le nombre de Roms ne change pas. On l'estime entre 12 000 et 15 000».

«Les Roms partent, mais ils reviennent, le système est aberrant», approuve Catherine Choquet, de la Ligue des Droits de l'Homme.

«Les gens reviennent pour trouver du travail ou parce que certains membres de leur famille sont restés sur le territoire», explique Pierre Chopinaud, de La voix des Roms.