La mère des jumelles suisses de six ans portées disparues depuis deux semaines, l'Italienne Irina Lucidi, a pris part dimanche en Corse aux recherches menées par les enquêteurs helvètes et français, qui n'ont toujours pas donné de résultat.

Avant de repartir en avion privé pour une destination non précisée, la mère d'Alessia et Livia Schepp a renouvelé son appel à d'éventuels témoins qui auraient vu ses filles sur l'île ou ailleurs.

«J'espère toujours que mes filles sont en vie car elles ont été vues vivantes en Corse», a-t-elle déclaré, très émue et visiblement épuisée, lors d'une conférence de presse à l'aéroport d'Ajaccio, tenant les doudous de ses filles dans ses mains.

Mme Lucidi, arrivée dimanche matin à Ajaccio avec son frère, avait rapidement embarqué à bord d'un hélicoptère avec des enquêteurs suisses et français, qui avaient sollicité son assistance.

L'appareil a survolé diverses zones du sud de l'île, notamment Porto-Vecchio sur la côte orientale et Pianottoli près du golfe de Figari, avant de remonter vers le nord pour inspecter le village de Macinaggio et la plage de Tamarone dans le Cap Corse. Des lieux qui correspondent soit à des escales effectuées par la famille lors d'une croisière autour de l'île en 2008, soit à des signalements recueillis par les enquêteurs.

«Nous avons fait un tour de l'île, on a vu beaucoup de sites», a dit la mère, qualifiant la journée de «longue et difficile». Mais selon un proche de la famille contacté par l'AFP, «aucun élément nouveau» n'est survenu dimanche.

Le père des jumelles, Matthias Schepp, s'est jeté sous un train en Italie le 3 février, deux jours après être venu en Corse où il a été vu avec ses deux filles par des témoins. Il a écrit les avoir tuées dans une lettre adressée à Mme Lucidi peu de temps avant de se donner la mort.

Samedi, à la demande des deux enquêteurs suisses arrivés dans la matinée, des repérages avaient déjà été effectués par hélicoptère au-dessus des plages de Santa Giulia et Palombaggia, sur la commune de Porto-Vecchio. Ces lieux figureraient dans d'autres lettres, toutes authentifiées par la mère, que Matthias Schepp a envoyées à son ex-épouse avant de se suicider, selon une source proche de l'enquête.

Depuis le nouvel appel à témoins lancé vendredi, la police a reçu de nombreux signalements dont elle s'efforce d'apprécier la fiabilité.

Le témoignage d'un pompier, faisant état de la présence d'une voiture immatriculée en Suisse près d'un pont à Calacuccia (Haute-Corse), un temps pris en compte, aurait finalement été écarté, faute de précisions dans la chronologie.

A Macinaggio, un habitant d'une soixantaine d'années a indiqué s'être garé, le 1er février, à côté d'un véhicule «sale et boueux» immatriculé en Suisse sur le parking de la capitainerie. Selon lui, une femme blonde était assise côté passager tandis qu'un homme, qu'il a décrit comme étant Matthias Schepp, était au volant. Ce témoin dit n'avoir remarqué personne à l'arrière de la voiture.

Samedi, une source proche de l'enquête avait qualifié de «crédible» un autre témoignage, recueilli auprès d'une habitante de Propriano (Corse-du-Sud), faisant déjà état, le 1er février, de la présence d'une femme aux côtés d'un homme identifié comme Matthias Schepp et de ses deux fillettes, ouvrant la voie à la thèse d'une éventuelle complicité.

Interrogée sur cette hypothèse dimanche, Mme Lucidi n'a rien répondu.