La dirigeante de l'extrême droite française Marine Le Pen est visée par une enquête du parquet de Lyon pour «incitation à la haine raciale» après avoir comparé les prières de musulmans dans la rue à l'Occupation allemande, a indiqué jeudi le parquet.

Cette enquête préliminaire fait suite au dépôt d'une plainte en décembre par le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) et a été confiée à la police judiciaire de Lyon, a indiqué à l'AFP le procureur de Lyon Marc Désert.

Les policiers «vont vérifier si les propos eux-mêmes ont été tenus (...) Ensuite, au regard des textes et de la jurisprudence, on appréciera si compte tenu des propos et des circonstances dans lesquels ils ont été tenus, ils sont susceptibles de constituer le délit qui est prévu par la loi», a-t-il expliqué.

Marine Le Pen, 42 ans, doit prendre pendant le week-end la présidence du Front National (FN), mouvement dont elle est actuellement la vice-présidente. Elle doit succéder à son père, Jean-Marie Le Pen, chef historique de l'extrême droite en France.

Marine Le Pen avait créé le scandale au début du mois de décembre, en faisant un parallèle entre l'Occupation allemande pendant la Seconde guerre mondiale et les musulmans qui, dans certains endroits, prient dans les rues en France, faute de place dans les mosquées.

«C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes il n'y a pas de blindés, il n'y a pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants», avait-elle déclaré.