Le chroniqueur Eric Zemmour, qui comparaît depuis mardi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des propos controversés sur «les noirs et les arabes», a défendu sa position avec vigueur, assurant ne pas être un «provocateur», mais un observateur fidèle de la réalité.

«Quand on décrit la réalité, on est criminalisé», a regretté le journaliste, mâchoires serrées et ton combatif.

«Je ne provoque pas et je suis pour la liberté d'expression», a déclaré le polémiste Eric Zemmour, qui considère que les associations anti-racistes ne font que «criminalise(r) une parole qui ne veut pas se coucher devant le politiquement correct».

«La réalité n'existe pas pour ces messieurs», a-t-il ajouté à l'égard des représentants associatifs, «il faut qu'elle rentre dans les cadres idéologiques qu'ils ont créés il y a trente ans (...). Si on en sort, on est traité au mieux de provocateur au pire de nazi.»

Chroniqueur à succès à la radio, à la télévision et dans le quotidien Le Figaro, Eric Zemmour a été cité en justice pour diffamation et provocation à la haine raciale par cinq associations antiracistes, qui lui reprochent des propos tenus le 6 mars 2010 sur les chaînes de télévision Canal + et France Ô.

M. Zemmour s'était notamment indigné après une intervention d'un de ses contradicteurs sur les contrôles de police au faciès: «Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois?» avait-il lancé. «Pourquoi? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait».

Pour le président de SOS Racisme Dominique Sopo, ces propos sont «aberrants et extrêmement graves». Il a regretté que M. Zemmour ne voit la réalité que via des «lunettes racialisées».

Le procès doit s'achever vendredi. La décision sera alors mise en délibéré à plusieurs semaines.