Le président Nicolas Sarkozy a mis en garde contre toute «faiblesse» face au terrorisme après la mort de deux jeunes Français en Afrique, l'un des sujets évoqués avec son homologue américain Barack Obama qui le recevait lundi à la Maison-Blanche.

«Les États-Unis et la France, nous sommes décidés à être des alliés sur ce sujet du terrorisme. Nous considérons ensemble que la faiblesse serait profondément coupable et que nous n'avons pas d'autre choix que de combattre ces terroristes partout où ils se trouvent», a affirmé M. Sarkozy, à l'issue d'un entretien avec M. Obama dans le Bureau ovale.

«Les démocraties ne peuvent pas céder, les démocraties doivent se défendre quand des valeurs aussi fondamentales sont en cause», a ajouté M. Sarkozy.

La France et le Mali ont accusé lundi Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d'être derrière l'enlèvement au Niger de deux Français tués samedi, lors d'un assaut des forces françaises en territoire malien contre les ravisseurs.

M. Obama a de son côté présenté ses condoléances aux Français, affirmant que cette affaire «met en évidence le défi du terrorisme qui nous concerne tous». «Il s'agit aussi d'un secteur dans lequel la coopération entre la France et les Etats-Unis est très importante», a-t-il estimé.

«Je voudrais remercier le président Obama pour son témoignage de solidarité devant la tragédie que la France vient de connaître, avec ces deux jeunes Français lâchement assassinés par des barbares, par des terroristes», a indiqué pour sa part M. Sarkozy.

Le président Obama a en retour salué l'implication des soldats français en Afghanistan, où 53 d'entre eux ont perdu la vie depuis 2001. «Les Français se sacrifient aux côtés des Américains portant l'uniforme en Afghanistan. Et nous sommes très reconnaissants de ces sacrifices», a-t-il affirmé.

M. Sarkozy, président en exercice des G8 et G20, a aussi affirmé que la France «veut travailler main dans la main» avec les Etats-Unis pour faire des propositions communes sur les monnaies dans le cadre de ce dernier groupe.

Paris plaide notamment pour un rôle accru du Fonds monétaire international et pour le développement international d'autres monnaies que le dollar, tel que le yuan chinois.

«Nos équipes vont travailler ensemble, dur, pour faire des propositions qui aillent dans le même sens, sur les grands sujets que sont la monnaie, le prix des matières premières, et tous les sujets que nous avons sur la table du G20 pour réduire les déséquilibres mondiaux», a affirmé M. Sarkozy.

A cet effet, le secrétaire au Trésor des États-Unis, Timothy Geithner, et son homologue française Christine Lagarde, se sont rencontrés lundi à Washington.

«Il faut être modeste et ne pas créer des attentes qui seraient déçues», a mis en garde la présidence française, en faisant remarquer que le président Obama n'était «pas dans la stratosphère des grands projets».

MM. Obama et Sarkozy, lors d'un déjeuner de travail, ont également prévu d'évoquer la situation en Côte d'Ivoire, au Soudan et au Liban, selon le dirigeant américain.

M. Sarkozy a aussi saisi cette occasion pour évoquer la fusillade qui a coûté la vie à six personnes et en a blessé 14, dont une élue du Congrès, samedi en Arizona. «Le peuple français a été bouleversé par la tragédie que vous venez de connaître», a-t-il déclaré.

M. Sarkozy devait se rendre à New York dans la soirée pour rencontrer le roi Abdallah d'Arabie saoudite et le Premier ministre libanais Saad Hariri.