L'opposant et ex-vice-Premier ministre russe, Boris Nemtsov, interpellé lors d'une manifestation le 31 décembre à Moscou, a été condamné dimanche à 15 jours de prison pour «désobéissance aux forces de l'ordre», a indiqué une porte-parole de son mouvement, Solidarnost.

«Nemtsov a écopé de 15 jours, il a été reconnu coupable d'une infraction administrative», a indiqué la porte-parole, Olga Chorina, selon l'agence russe Interfax.

«C'est une honte absolue», a déclaré pour sa part M. Nemtsov à la fin de son procès à l'antenne de la radio indépendante Echo de Moscou.

L'opposant avait été placé en garde-à-vue vendredi alors qu'il participait à une manifestation de l'opposition qui se rassemble tous les 31 des mois comptant 31 jours pour réclamer le respect de l'article 31 de la Constitution russe qui garantit la liberté de rassemblement.

Ce jour là, le chef du Parti d'opposition national-bolchevique et écrivain russe, Edouard Limonov avait aussi été condamné à 15 jours de détention pour trouble à l'ordre public.

Il avait été interpellé par la police à son domicile alors qu'il s'apprêtait à se rendre à la manifestation.

Un autre opposant, Konstantin Kossiakine a lui été condamné dimanche à 10 jours de prison, après avoir aussi été interpellé le 31 décembre.

Dans la soirée de dimanche, Olga Chorina a annoncé la condamnation à cinq jours de détention pour «désobéissance aux forces de l'ordre» d'un autre dirigeant de Soldinarnost, Ilia Iachine, qui avait été interpellé à la même date que les autres opposants.

La police russe a fait état de 68 interpellations à Moscou et 50 à Saint-Pétersbourg au cours de manifestations le dernier jour de l'année 2010.

Une certaine confusion a entouré le rassemblement de vendredi place Trioumfalnaïa à Moscou dans la mesure où une manifestation -celle à laquelle participait M. Nemtsov- était autorisée, tandis qu'une autre au même endroit -à l'appel de M. Limonov- était interdite.

L'opposition russe s'est divisée sur les conditions de la tenue de ces manifestations, qui avaient été toutes interdites jusqu'au 31 octobre 2010. Une partie des opposants a accepté les limitations en nombre de manifestants imposées par la mairie de Moscou, alors que d'autres, M. Limonov en tête, s'y refuse.