La police antiterroriste grecque était mobilisée jeudi après l'attentat à Athènes, et soupçonnait un groupe anarchiste radical grec, qui avait revendiqué l'envoi de colis piégés en novembre et dont le procès de membres présumés est prévu le 17 janvier.

Une bombe de forte détonation a explosé tôt jeudi devant un tribunal administratif dans un quartier proche du centre d'Athènes faisant d'importants dégâts matériels. Peu avant, un autre engin a explosé à Buenos Aires devant l'ambassade de Grèce provoquant des dégâts mineurs.

Dans les deux cas aucune revendication n'a été reçue dans l'immédiat.

Le porte-parole de la police grecque Thanassis Kokkalakis a indiqué à l'AFP qu'«il n'y avait aucune preuve de lien pour l'instant entre l'explosion à Athènes et l'attentat à Buenos Aires».

À Athènes, la bombe placée sur une moto volée et contenant un mécanisme d'horlogerie de mise à feu, a fait voler en éclats des vitres du tribunal et de bâtiments proches, et endommagé des véhicules en stationnement, des débris jonchant le sol dans un vaste périmètre, ont indiqué les médias.

La police avait fait évacuer la zone après un coup de fil d'avertissement.

Le gouvernement grec a fermement condamné cet attentat, dénonçant une action «qui vise à terroriser la démocratie et les citoyens» et promettant que les auteurs seraient jugés.

Ces attentats interviennent moins de trois semaines avant l'ouverture du procès d'une quinzaine de membres présumés d'un groupe anarchiste radical, la «Conspiration des cellules de feu» dont cinq membres se trouvent en détention provisoire dans la prison de Korydallos, dans la banlieue ouest d'Athènes, où le procès doit se dérouler.

Selon le porte-parole de la police, Thanassis Kokkalakis, l'attentat de jeudi «était une action terroriste préméditée et selon nos premières estimations, il semble avoir une mobilisation de groupes extrémistes en vue du procès».

Début novembre la Grèce avait connu une série d'attaques et de tentatives aux colis piégés notamment contre des ambassades et des dirigeants européens, revendiqués par ce groupe dont deux membres présumés avaient alors été arrêtés. Quatre des colis avaient détoné et une employée d'une firme de messageries avait été blessée.

Via sa lettre de revendication publiée fin novembre sur le site alternatif Indymedia, la Conspiration des cellules de feu appelait à «la rébellion» en Grèce et dans plusieurs pays à l'étranger de Buenos Aires jusqu'à Athènes ou Salonique (nord de la Grèce), du Chili et du Mexique jusqu'à la France et le Belgique».

Lié à la mouvance anarchiste locale, «La Conspiration des cellules de feu» s'est fait connaître en 2008 avec des attentats à l'engin incendiaire. Selon la police, il n'a jamais signé d'actions meurtrières.

À Rome la semaine dernière deux colis piégés avaient explosé aux ambassades de Suisse et du Chili, faisant deux blessés. Ils avaient été revendiqués par la Fédération anarchiste informelle (FAI), dans un message retrouvé à l'ambassade du Chili: «Détruisons ce système de domination. Vive la FAI, vive l'anarchie. FAI, cellule révolutionnaire Lambros Fountas». Lambros Fountas, membre présumé d'un groupe extrémiste grec «Lutte révolutionnaire», avait été tué en mars à Athènes dans un affrontement avec la police.

Toujours à Rome, un paquet contenant des explosifs avait été découvert lundi à l'ambassade de Grèce, mais a pu être neutralisé et n'a pas fait de victime.