Les autorités biélorusses ont procédé samedi à des perquisitions massives dans des bureaux et chez des militants de l'opposition dans le cadre de l'enquête criminelle pour organisation de «troubles massifs» suite à la réélection le 19 décembre du président Alexandre Loukachenko.

Dans les locaux du Parti civil uni dont le membre Iaroslav Romantchouk était candidat à la présidence et dont le chef Anatoli Lebedeko est détenu dans une prison du KGB (services spéciaux), tous les ordinateurs ont été saisis, rapporte l'ONG de la défense des droits de l'homme Vesna 96.

Des perquisitions ont également eu lieu chez un autre candidat à la présidence Ales Mikhalevitch, qui se trouve également dans un centre de détention du KGB, et chez les parents d'Irina Khalip, journaliste du journal de l'opposition russe Novaïa Gazeta détenue au KGB avec son mari Andreï Sannikov, candidat à la présidentielle.

Les appartements de la journaliste du site d'opposition biélorusse charter 97 Natalia Radina, détenue au KGB et d'Alexandre Otrochtchenkov, porte-parole de M. Sannikov, ont également été fouillés.

La Radio européenne pour la Biélorussie financée par l'Union européenne qui émet depuis la Pologne et qui n'est pas officiellement accréditée à la Biélorussie a annoncé sur son site que tous ses équipements ont été saisis lors d'une perquisition dans ses locaux à Minsk.

Près de 600 personnes ont été condamnées à des peines «administratives» allant jusqu'à quinze jours de prison, et une vingtaine, dont cinq des candidats d'opposition, encourent jusqu'à 15 ans de détention pour organisation de troubles massifs à l'ordre public.

Cinq candidats restent emprisonnés. La justice de la Biélorussie a également menacé d'interdire les partis dont l'implication dans l'organisation des «troubles» était prouvée.

Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 16 ans, a été réélu avec près de 80% des suffrages au premier tour du scrutin, avec une participation de plus de 90%.

Il a été félicité samedi par le président russe Dmitri Medvedev.

L'Union européenne et les États-Unis ont de leur côté dénoncé un «recours excessif à la force» et menacé de «réexaminer» leurs relations avec la Biélorussie, faute d'amélioration de la situation des droits de l'homme dans le pays après l'élection présidentielle.