La neige et le froid ont entraîné l'annulation inopinée de 58 vols à l'aéroport de Roissy, où 2000 passagers se trouvaient coincés dans la nuit de jeudi à vendredi, à la veille de Noël, tandis que la météo faisait craindre une pagaille similaire vendredi.

La direction générale de l'aviation civile (DGAC) a annoncé jeudi soir l'annulation préventive de 50% des vols prévus jusqu'à 13H00 vendredi à Roissy-Charles-de-Gaulle, troisième aéroport d'Europe, situé à une trentaine de kilomètres au nord de Paris.

«Météo-France prévoit des températures négatives pour la matinée de ce vendredi 24 décembre et l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle rencontre des problèmes d'approvisionnement de liquide pour dégivrer les avions», le glycol, a justifié la DGAC dans un communiqué.

Elle avait déjà demandé l'annulation de 20% des vols à Roissy jeudi.

La ministre française des Transports et de l'Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet et le secrétaire d'État aux Transports Thierry Mariani se sont rendus vers minuit à Roissy, dont le personnel continuait à faire partir le maximum de vols possible.

«Il y a eu 58 vols annulés cet après-midi à Roissy, essentiellement à cause d'un problème de dégivrage» des avions, dont les délais ont plus que doublé à cause d'une neige collante et lourde, a expliqué à l'AFP Mme Kosciusko-Morizet.

«58 vols, ça représente 6000 à 7000 passagers», dont 2000 se trouvaient vers 01H30 vendredi «dans les aérogares», a-t-elle dit.

Roissy avait déjà été désorganisé par les intempéries des 16 et 17 décembre, avec des milliers de gens qui y avaient dormi.

D'après «une évaluation grossière (...) sur les 6000 à 7000 passagers qui n'ont pas eu de vol aujourd'hui (jeudi), il y aura peut-être la moitié qui n'auront pas de vol» vendredi, a prévenu la ministre.

Parmi les passagers coincés dans la nuit, certains ont été hébergés soit dans des hôtels voisins, soit dans deux gymnases ouverts pour l'occasion à proximité, selon une source aéroportuaire.

Aéroports de Paris (ADP) a fourni 500 lits et la Sécurité civile 300 pour les personnes coincées dans les aérogares, où étaient distribuées «des milliers de couvertures», selon une source aéroportuaire.

Air France a annoncé avoir «mis à disposition 3500 chambres d'hôtel» pour ses passagers en détresse.

Quant aux personnes ayant un vol normalement prévu vendredi, «la plupart devraient être acheminés, mais les responsables de l'aéroport demandent aux gens de s'informer avant de venir à Roissy», a précisé Mme Kosciusko-Morizet.

Dans tous les cas, «il y aura de grosses perturbations» vendredi, «et peut-être des vols annulés» supplémentaires en plus de ceux déjà annulés par la DGAC, a souligné la ministre.

«Thierry Mariani et moi avons insisté pour que le maximum soit fait, pour que les personnes dont les vols ont été annulés aujourd'hui (jeudi) aient une solution alternative», a-t-elle assuré.

Quant au glycol servant à dégivrer les avions, «il n'y a pas de rupture de stock pour le moment», mais «une tension sur les stocks qui existe partout en Europe», a-t-elle dit. Une source aéroportuaire n'a pas exclu une éventuelle rupture de stock pour vendredi.