La loi américaine contre l'espionnage et les textes juridiques qui pourraient être appliqués pour poursuivre Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, n'ont jamais été utilisés contre le responsable d'une publication, indique un rapport du Congrès américain.

Le rapport a été concocté par les services de recherche du parlement américain. Les experts y indiquent que les lois touchant à la divulgation d'informations confidentielles ont été quasi exclusivement appliquées dans le cadre de poursuites engagées contre des personnes privées accusées d'avoir transmis des informations à des espions étrangers ou contre les espions eux-mêmes.

La loi contre l'espionnage prévoit des peines allant de dix ans de prison à la peine de mort, cette dernière option étant notamment applicable lorsque l'identité d'agents secrets a été dévoilée.

Dans la pratique, pointe le rapport, «les fuites d'informations confidentielles vers la presse n'ont que rarement été punies en tant que crimes. Nous ne sommes au courant d'aucun cas dans lequel une personne ayant diffusé des informations obtenues par des voies non-autorisées grâce à un employé du gouvernement aurait été poursuivie».

En filigrane se dessine le profil de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, qui a récemment transmis plusieurs milliers de câbles diplomatiques américains confidentiels à certains médias.

Son avocat assure qu'un «grand jury a été formé en secret» aux États-Unis pour définir les charges qui pourraient être retenues contre lui.

Alors que certains assurent qu'un soldat américain, Bradley Manning, pourrait être à l'origine de ces fuites, Julian Assange a expliqué vendredi qu'il n'avait jamais entendu parlé du militaire avant de lire son nom dans la presse.

M. Assange bénéficie actuellement d'un régime de liberté conditionnelle en Grande-Bretagne.

Dans un entretien accordé à la chaîne américaine ABC vendredi, il s'est fait l'écho des conclusions du rapport parlementaire, jugeant qu'«il est très peu probable, au regard de la loi, que nous nous soyons adonnés à des activités illégales».