Taymour Abdul Wahab, auteur présumé de l'attentat de Stockholm, avait claqué la porte d'une mosquée du nord de Londres, où il résidait, après y avoir été critiqué pour ses idées «extrémistes», a indiqué lundi le responsable du lieu de culte.

«Les fidèles ont signalé qu'il y avait quelqu'un qui prêchait des idées étrangères à l'islam, des opinions extrémistes», a indiqué Qadeer Baksh, président du «Luton Islamic Centre», une mosquée de Luton, au nord de Londres, où Taymour Abdulwahab résidait.

«Je me suis opposé à lui devant l'ensemble de la communauté... J'ai réfuté ses opinions avec des arguments théologiques conformes au coran. Ca ne lui a pas plu. Ca l'a profondément mis en colère. Il s'est levé. Il est parti en claquant la porte et on n'a jamais plus entendu parler de lui», a-t-il ajouté.

Farasat Latif, le secrétaire du Luton Islamic Centre, a précisé à la BBC que Taymour Abdel Wahab s'y était rendu pendant quelques mois en 2006 et 2007. «Il faisait passer des idées que la plupart des radicaux violents ont... Nous l'avons combattu en public. Il s'est senti humilié et on ne l'a jamais revu», a-t-il déclaré.

Par ailleurs, l'université de Luton a confirmé qu'un élève «du nom de Taimour Abdulwahab et de nationalité suédoise» avait étudié de 2001 à 2004 dans cet établissement. Cette orthographe est très proche de celle donnée par le procureur suédois chargé de l'enquête de l'attentat de samedi à Stockholm, Tomas Lindstrand. Ce dernier a annoncé que l'identité du kamikaze était confirmée «à 98%» et qu'il s'agirait d'un homme appelé «Taymour Abdel Wahab».

L'université de Luton a précisé qu'il avait obtenu «une licence en médecine sportive en 2004».

L'attentat de samedi dans un quartier très commerçant et très fréquenté du centre de Stockholm a fait un mort, l'auteur, et deux blessés.

La police britannique enquête pour savoir si le jeune homme a été radicalisé à l'université de Luton, grande banlieue défavorisée de Londres à forte communauté musulmane. De plus, les autorités ont perquisitionné lundi une propriété à Luton où aurait résidé le kamikaze présumé. Aucun «objet dangereux» n'a été saisi, a-t-elle précisé.