La Grande-Bretagne était toujours samedi matin sous le choc des violences étudiantes de jeudi, éclipsant le débat sur le quasi triplement des frais universitaires qui a suscité les manifestations et la colère des étudiants.

«Choquée et perturbée»: la réaction de la reine après les violences qui ont vu plusieurs dizaines de manifestants entourer et bombarder de peinture la voiture du Prince Charles et de son épouse Camilla, revient en Une de plusieurs quotidiens britanniques.

La grande majorité des Britanniques est très attachée à la monarchie. Selon un récent sondage du 30 novembre, 76% se disent «fiers» que le Royaume-Uni soit une monarchie.

«Ils l'ont frappée», titrait le Daily Express, se référent aux événements de jeudi et affirmant que les manifestants ont atteint Camilla au thorax avec un bâton, ce que n'a pas confirmé la maison royale.

«Ce que nous pouvons dire, c'est que les deux altesses royales n'ont pas été blessées et qu'elles n'ont pas reçu de soins», a indiqué un porte-parole de Clarence House, la résidence du prince Charles.

La police a annoncé une «enquête de grande ampleur» sur les manifestations étudiantes entre le 10 novembre -le siège du parti conservateur avait été investi par les manifestants- et le 10 décembre.

«L'incident est la plus sérieuse atteinte à la sécurité de la famille royale depuis sept ans (l'irruption en 2003, d'un comédien au château de Windsor), et à cinq mois du mariage du prince William et de Kate Middleton, il rend urgent une révision de la protection de la famille royale», soulignait The Times samedi.

Les médias mettent à nouveau en cause les manquements du service de sécurité du prince, qui ont conduit son cortège à passer au milieu des manifestants.

«Que sa tête tombe», n'hésite pas à titrer le Daily Mirror à l'intention du chef de la sécurité du prince, reprenant au passage le slogan chanté par les manifestants («off with their head») autour de la voiture de Charles et Camilla vendredi.

Selon le Daily Telegraph, les gardes du prince de Galles utilisaient un canal radio différent de celui des policiers qui encadraient les manifestations, ce qui explique qu'ils n'aient pas été au courant des violences sur leur itinéraire.

Jeudi, 33 personnes ont été arrrêtées et au moins 43 manifestants -dont un gravement touché à la tête- et 12 policiers ont été blessés.

Le Daily Mail montre en Une le fils du guitariste des Pink Floyd grimpant sur le principal monument aux morts britanique, le «Cenotaph». Charlie Gilmour, 21 ans, étudiant en histoire à Cambridge, s'est ensuite excusé.

«He don't need no education», titre The Times, reprenant les paroles d'une chanson célèbre des Pink Floyd (Another brick in the wall).

Les étudiants prévoient de nouvelles journées d'action dans les jours qui viennent malgré le vote jeudi au Parlement de la hausse des frais universitaires.