L'ex-président français Jacques Chirac, 78 ans, sera jugé lors d'un procès unique programmé en mars, pour deux affaires d'emplois fictifs à la ville de Paris alors qu'il en était maire, a-t-on appris jeudi auprès de la Cour de cassation.

La plus haute instance judiciaire française a accepté la jonction de ces deux dossiers, qui faisaient l'objet d'enquêtes distinctes à Paris et à Nanterre (ouest de la capitale), à la demande de l'avocat de Jacques Chirac, Me Jean Veil.

Dans un arrêt rendu mercredi soir, la Cour de cassation a «désigné le tribunal correctionnel de Paris» pour juger les deux affaires.

Jacques Chirac est soupçonné d'avoir permis que des personnes travaillant essentiellement pour son parti politique, le RPR (devenu l'UMP), soient rémunérées par la mairie de Paris. Jacques Chirac a été maire de Paris de 1977 à 1995, avant d'être élu président de la République.

Redevenu justiciable ordinaire depuis qu'il a quitté la présidence en mai 2007, Jacques Chirac a été renvoyé une première fois devant le tribunal correctionnel fin 2009 dans le volet parisien pour «détournement de fonds publics» et «abus de confiance».

Cette affaire, qui implique neuf autres prévenus, porte sur 21 emplois présumés de complaisance.

Le 8 novembre, c'est le juge de Nanterre Jacques Gazeaux qui, à son tour, a renvoyé l'ancien président devant le tribunal correctionnel, pour sept emplois présumés fictifs confiés à des permanents du RPR.

Plusieurs condamnations avaient été prononcées en 2004 dans cette affaire, notamment à l'encontre de l'ancien premier ministre Alain Juppé, qui cumulait les fonctions de secrétaire général du RPR et adjoint aux Finances à la mairie de Paris.

Son statut de chef de l'État avait empêché que Jacques Chirac soit jugé au même moment.

Seule partie civile dans le dossier, la mairie de Paris s'est récemment désistée de son action en justice, après un accord à l'amiable avec l'UMP, qui s'est engagée à rembourser le préjudice causé à la ville. Sur ces 2,2 millions d'euros, l'UMP en paiera les trois quarts, tandis que Jacques Chirac s'acquittera du reste.