La Serbie doit faire plus pour retrouver et arrêter Ratko Mladic, inculpé de génocide par la justice internationale, et sans doute dans ce pays, a dit lundi Serge Brammertz, procureur du Tribunal pénal international (TPI) sur l'ex-Yougoslavie.

«La Serbie est le dernier endroit où il a été vu en 2006 et (sa présence dans le pays) est notre hypothèse principale», a-t-il ajouté après avoir informé le Conseil de sécurité.

Il a néanmoins indiqué que les informations sur d'autres caches en dehors de la Serbie étaient également prises au sérieux.

«L'échec de la Serbie dans la capture des deux derniers fugitifs (recherchés par le TPI), Ratko Mladic et Goran Hadzic, est l'une de nos principales inquiétudes», a-t-il dit. «Le temps passe et nous ne voyons pas de résultats».

«Nous avons fait un certain nombre de recommandations visant à améliorer l'efficacité des efforts de la Serbie pour capturer les fugitifs», a-t-il indiqué.

«Globalement, la Serbie doit adopter une approche plus énergique pour arrêter les fugitifs», a insisté le procureur.

«Par exemple, a-t-il dit, en plus des activités de recherche, il devrait y avoir une approche rigoureuse pour s'occuper des individus et des réseaux qui soutiennent les fugitifs (...). Les autorités serbes doivent signaler clairement que ceux qui hébergent les fugitifs seront punis».

«La Serbie détient la clé pour arrêter Ratko Mladic et Goran Hadzic. Ces fugitifs peuvent être traduits en justice si tous les acteurs sont suffisamment impliqués», a-t-il insisté.

Ratko Mladic, 68 ans, est inculpé de génocide par le TPI pour son rôle pendant la guerre inter-communautaire en Bosnie de 1992-1995. Il est considéré comme le principal responsable du massacre de Srebrenica, qui a coûté la vie à 8000 Musulmans de Bosnie en 1995.

Son arrestation et celle de Goran Hadzic, un ancien leader des Serbes de Croatie, demeurent une condition à la poursuite du rapprochement de la Serbie à l'Union européenne.

A la mi-novembre, M. Brammertz avait indiqué que les recherches pour retrouver Mladic ne se limitaient pas à la Serbie mais étaient étendues à d'«autres régions».

Des récompenses offertes par les Etats-Unis et les autorités serbes allant jusqu'à 19 millions de dollars sont promises pour des informations permettant l'arrestation de Mladic.