Le président russe Dmitri Medvedev a prévenu samedi que la réponse positive donnée par la Russie à l'OTAN pour travailler à un bouclier antimissile en Europe était conditionnée à la qualité de cette collaboration.

«La Russie doit encore se faire une idée définitive de ce que sera le système antimissile européen», a-t-il dit à la presse qui l'interrogeait sur la portée de l'accord conclu le jour même à Lisbonne lors du sommet Otan-Russie.

«C'est aux Européens qu'il revient de déterminer quelle est leur place, et à quoi ils veulent que le bouclier antimissile ressemble au bout du compte; et nous à notre tour, nous devrions réfléchir à la place que nous tiendrons», a encore déclaré M. Medvedev, qui s'est toutefois dit «plus optimiste après ce sommet qu'avant».

«Notre participation doit absolument être égale» à celle des autres, elle «doit même être celle d'un partenaire, il ne peut en être autrement», a-t-il ajouté.

«Ou bien nous participons pleinement, et nous échangeons les informations, sommes chargés de régler tel ou tel problème, ou nous ne participons en rien», a-t-il poursuivi, laissant entendre que Moscou n'accepterait pas de n'être qu'un simple complément du système otanien.

«Si nous ne participions pas du tout, alors nous serions forcés de nous défendre, pour des raisons compréhensibles», a-t-il conclu, dans une mise en garde proche de celle qu'il avait déjà formulée à l'issue du sommet franco-germano-russe de Deauville (ouest de la France) des 16 et 17 octobre.

«L'OTAN doit d'abord déterminer elle-même comment elle conçoit une participation de la Russie à ce système», avait-il alors relevé.

Pour l'OTAN, il n'est pas question pour l'instant d'un système intégré avec la Russie, mais d'un lien entre son propre bouclier -largement basé sur la technologie américaine- et celui de Moscou, consistant en un échange d'informations et des procédures d'alerte mutuelles.