Le chef de file des députés de la majorité de droite au pouvoir en France, Jean-François Copé, 46 ans, qui ne compte pas parmi les proches du président Nicolas Sarkozy et qui vise la présidentielle de 2017, a pris mercredi la direction du parti présidentiel UMP.

M. Copé a été intronisé par le bureau politique à la tête du parti en proie à de vives tensions après le remaniement ministériel de dimanche et alors que les sarkozystes avaient prévenu que «remettre les clefs du parti à Copé valait adoubement».

Il succède au poste de secrétaire général à Xavier Bertrand qui occupait cette fonction depuis fin 2008 et qui retourne au gouvernement comme ministre de l'Emploi.

Ce vote formel entérine une nomination décidée à l'Élysée. Sa nomination, qui constitue une victoire personnelle indubitable, a été arrachée in extremis avant le remaniement lorsque le chef de l'État a finalement accepté de lui faire «confiance». Mais Xavier Bertrand a prévenu mercredi que le patron de l'UMP reste «évidemment» Nicolas Sarkozy.

S'il savoure sa conquête de l'UMP, un pas de plus vers celle de l'Élysée, Jean-François Copé devra aussi composer dès son arrivée avec la fronde des centristes après l'éviction de plusieurs d'entre eux du gouvernement. À charge pour lui de réconcilier le parti et de le mettre en ordre de bataille pour la présidentielle de 2012.

Le maire de Meaux (région parisienne) entretient avec Nicolas Sarkozy, lui-même ancien dirigeant de l'UMP, une relation complexe mélange de respect mutuel et de méfiance instinctive.

Plusieurs candidats se disputent sa succession à la tête du groupe UMP à l'Assemblée nationale, dont son bras droit le député Christian Jacob. L'élection aura lieu au sein du groupe mardi.

M. Copé a par ailleurs annoncé mercredi qu'il abandonnait son activité d'avocat dans un grand cabinet d'affaires parisien, qui lui a valu des accusations récurrentes de mélange des genres voire de conflit d'intérêts.

Né le 5 mai 1964, il a grandi dans les beaux quartiers de Paris, a suivi le cursus classique d'études politiques et adhéré au RPR, ancêtre de l'UMP.

Ancien fidèle de l'ex-président Jacques Chirac, il a été tour à tour ministre chargé des relations avec le parlement, ministre délégué à l'Intérieur puis du Budget.