Un diamant rose parmi les plus rares et les plus beaux jamais mis aux enchères a été adjugé à Genève à 46,16 millions de dollars, un record mondial pour un diamant et un bijou, a annoncé mardi la maison Sotheby's.

Ce montant a très largement dépassé la somme record déboursée aux enchères pour un diamant et un bijou, atteinte en décembre 2008 pour le diamant Wittelsbach, de couleur gris-bleu, qui avait été adjugé à plus de 24 millions de dollars.

Le diamant, «d'une couleur et d'une pureté exceptionnelles» certifié Fancy Intense Pink (rose intense) par le Gemological Institute of America (GIA), a dépassé toutes les attentes des experts qui l'estimaient à 27-38 millions de dollars.

«A 40,5 millions de francs suisses (40,775 millions de dollars, prix au marteau sans les commissions), record mondial: à vendre. Vendu!» a déclaré le commissaire priseur, sous les applaudissements du public réuni dans un hôtel luxueux de Genève.

L'acheteur est Laurence Graff, un diamantaire de Londres, a indiqué aux journalistes un représentant de la maison d'enchères, Matthew Weigman.

Les représentants de Sotheby's ont également expliqué que le diamantaire avait acheté ce joyau pour sa collection personnelle.

Selon le président du département de Haute joaillerie pour l'Europe et le Moyen-Orient de Sotheby's, David Bennett, les diamants roses sont très prisés par les collectionneurs et les professionnels depuis leur découverte en Inde et ceux excédant les 20 carats sont d'une grande rareté.

Il s'agit d'un diamant «de type IIa, une catégorie extrêmement rare et recherchée, représentant moins de 2% des diamants répertoriés dans le monde», a expliqué M. Bennett.

Mis en vente mardi devant près de 300 personnes, le diamant de taille «émeraude» monté en bague avait été racheté il y a près de 60 ans à un joaillier américain, Harry Winston, surnommé le «roi des diamants».

Gardée pendant toutes ces années dans une collection privée, la bague doit également sa valeur au fait qu'elle n'a jamais été mise en vente depuis, selon la maison d'enchères.

«Il s'agit là d'un des plus beaux diamants que j'aie jamais vus», il «possède un cachet extraordinaire», tout en étant «très facile à porter et d'une taille parfaite», a déclaré M. Bennet.

Il constitue la pièce-phare de la vente de haute joaillerie de Sotheby's, qui a démarré cette semaine et compte 500 lots, dont une importante collection de diamants rares et de bijoux d'époque.

Parmi les pièces mises en vente par Sotheby's figuraient également des bijoux ayant appartenu à Cristina Ford, épouse d'Henry Ford, le petit-fils du fondateur du célèbre groupe automobile américain, à Christina Onassis, à la comtesse Mona Bismarck et à Abbas Hilmi II, le dernier khédive d'Egypte et du Soudan (1874-1944).

Au total, les ventes ont atteint mardi 105 millions de dollars, un nouveau record, le précédent datant de 1993 à 68 millions de dollars établi à Genève également.

«C'est excellent pour Genève. Cela confirme que la place est numéro un aujourd'hui en Europe et dans le monde», a expliqué aux journalistes M. Bennet.

Interrogé sur le prix de vente du diamant, l'expert ne s'est pas dit surpris mais «heureux» qu'un record de vente ait été battu.

«C'est une confirmation que les marchés des pièces exceptionnelles est extrêmement fort aujourd'hui» malgré la crise, a-t-il conclu.