Le premier ministre François Fillon a défendu «le choix de la continuité» mardi, à l'occasion de la première séance de questions pour le nouveau gouvernement à l'Assemblée nationale.

«C'est le choix de la continuité», a expliqué le premier ministre, justifiant sa reconduction au même poste, en réponse à une question du porte-parole du Nouveau Centre François Sauvadet.

«Il ne vous a pas échappé qu'à plusieurs reprises et il y a bien longtemps, j'avais plaidé pour cette continuité. J'ai toujours pensé qu'il n'était pas normal que la France soit le seul grand pays occidental qui change plusieurs fois de gouvernement et de chef de gouvernement entre deux élections législatives», a-t-il ajouté.

Le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, a interpellé à son tour le premier ministre, présenté selon lui comme «le grand vainqueur de ce remaniement» par les médias. «Quel changement politique se concrétisera avec cette nouvelle autonomie qui vous est prêtée?», a-t-il demandé.

«Je ne suis pas surpris que ce remaniement ne corresponde pas tout à fait à vos attentes et à celle du Parti socialiste», a répondu l'intéressé ironiquement.

«En choisissant de me renommer, le président de la République a choisi la cohérence et la continuité», a-t-il répété. «La cohérence, parce que le projet sur lequel il s'est engagé devant les Français en 2007 doit être mis en oeuvre jusqu'à son terme. (...) Et la continuité parce que nous avons besoin pour moderniser notre pays de conduire les politiques qui ont été initiées dans la durée».

«C'est vrai, Monsieur Ayrault, que nous ne sommes pas en 1983. À une politique imprévoyante ne va pas succéder une politique de rigueur», a-t-il rétorqué.

Se disant défenseur du «respect des institutions» de la Vème République, il a ajouté: «dans ces institutions vous savez bien que le chef de l'État conduit la Nation».

«Il est normal (...) que le président de la République fixe les orientations et les présente lui-même aux Français, ce qu'il va faire ce (mardi) soir à la télévision en expliquant ses choix. Et il est normal (...) que le premier ministre vienne ensuite devant la représentation nationale pour solliciter la confiance de l'Assemblée nationale sur la feuille de route qui sera celle du gouvernement pour les dix-huit prochains mois».

Le président Nicolas Sarkozy doit s'exprimer à partir de 20h15 ce mardi pendant une heure et demie en direct sur TF1, France-2 et Canal+. François Fillon prononcera quant à lui son discours de politique générale le 24 novembre à l'Assemblée nationale.