Les tensions interethniques entre Kosovars albanais et serbes dans le nord du Kosovo s'aiguisent et soulignent la nécessité d'un dialogue, a estimé vendredi l'envoyé des Nations unies dans la région, Lamberto Zannier, devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

«Les relations interethniques dans le nord du Kosovo semblent s'être détériorées. Bien que la situation d'ensemble demeure stable, des incidents continuels dans le nord du Kosovo ont mis en lumière le fort potentiel d'instabilité» avec le risque de violences étendues, a-t-il déclaré.

Le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance en février 2008. Il demeure dans le nord du Kosovo frontalier avec la Serbie une minorité serbe dont les relations avec les Albanais du Kosovo sont délicates.

«Un défi clé (pour l'ONU) dans le nord du Kosovo est de servir de médiateur entre les communautés», a ajouté M. Zannier. «Ceci souligne le besoin de dialogue que l'Assemblée générale (de l'ONU) appelle de ses voeux».

L'envoyé des Nations unies a ajouté qu'il restait crucial «de trouver des solutions pratiques» pour résoudre le différend entre Pristina et Belgrade sur la question de l'indépendance du Kosovo. «Avec de la bonne volonté, Pristina et Belgrade peuvent trouver de telles solutions».

Le Kosovo traverse sa plus grave crise politique depuis la proclamation de son indépendance. Des élections législatives anticipées auront lieu le 12 décembre à la suite du vote par le parlement d'une motion de censure contre le gouvernement du premier ministre, Hashim Thaci.

Le ministre des Affaires étrangères de Serbie, Vuk Jeremic a renouvelé la volonté de la Serbie de trouver un compromis avec le Kosovo, mais il a ajouté devant le Conseil de sécurité que la Serbie «ne reconnaîtrait pas la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo explicitement ou implicitement».

«La Serbie veut que ce dialogue commence au plus vite et nous espérons qu'il se concentre d'abord sur les questions les moins controversées», a-t-il dit. «Des premiers succès devraient permettre d'engager une dynamique pour d'autres accomplissements lorsque nous continuerons vers des sujets plus délicats».

De son côté la ministre par intérim des Affaires étrangères du Kosovo Vlora Citaku a réitéré qu'il n'était pas question de discuter de l'indépendance du Kosovo.

«Nous ne parlerons jamais plus du droit du Kosovo d'exister en tant que nation libre après tout ce qui a eu lieu dans le passé. L'indépendance du Kosovo n'est pas et ne sera pas un sujet de discussion», a-t-elle souligné.

Elle a indiqué que 71 pays avaient reconnu le Kosovo. Elle a ajouté que les législatives anticipées le 12 décembre seraient «libres et justes et reflèteront la volonté des citoyens du Kosovo».