L'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, accusé de duplicité dans l'affaire irakienne par George W. Bush, a estimé mardi que l'ancien président américain ne disait «pas la vérité» dans ses mémoires parues aux États-Unis.

«L'ancien président américain Bush ne dit pas la vérité», a assuré l'ancien dirigeant social-démocrate qui s'était très vivement opposé à la guerre en Irak dès 2002, dans un communiqué.

Dans ses mémoires publiées mardi, Bush a accusé Schröder de l'avoir assuré de son soutien dans une éventuelle intervention en Irak lors d'un entretien à la Maison-Blanche le 31 janvier 2002.

George W. Bush affirme que Schröder lui a déclaré à cette occasion: «Ce qui est vrai pour l'Afghanistan est vrai pour l'Irak. Les pays qui soutiennent le terrorisme doivent faire face aux conséquences. Si vous le faites rapidement et de manière décidée alors je serai avec vous».

Or l'ancien chancelier (1998-2005) assure que durant cette conversation, il s'est agi de savoir si Saddam Hussein avait soutenu les terroristes responsables des attentats du 11 septembre 2001.

«Comme lors des rencontres suivantes avec le président américain, j'ai dit clairement que l'Allemagne serait fidèlement aux côtés des États-Unis s'il s'avérait que l'Irak, comme avant l'Afghanistan, avait servi de refuge et de point de départ à des combattants d'Al-Qaïda», précise Schröder.

Pour les analystes politiques allemands, Gerhard Schröder doit beaucoup à son opposition à la guerre en Irak sa réélection en septembre 2002.