L'ex-premier ministre français Dominique de Villepin se livre à une charge d'une rare violence contre Nicolas Sarkozy, qui a «dévalorisé la fonction présidentielle» et s'entoure d'«une cour invraisemblable de perroquets apeurés», dans un ouvrage publié prochainement.

Dominique de Villepin est, à droite, l'ennemi juré de Nicolas Sarkozy qu'il combat sur le terrain politique et a affronté devant le tribunal dans un complexe dossier de machination, l'affaire Clearstream. Il avait été blanchi par la justice en janvier et un procès en appel a été programmé mercredi du 2 au 26 mai prochains.

«La rupture» politique, promise par le candidat Sarkozy en 2007, «est une revanche personnelle, mais aussi une revanche contre l'histoire de France, contre tout ce qu'elle porte», écrit Dominique de Villepin dans un livre consacré à «L'esprit de cour» à travers l'histoire (éditions Perrin), dont l'hebdomadaire L'Express a publié mercredi des extraits.

Pour Dominique de Villepin, le président français privilégie «l'instrumentalisation des peurs et érige la division en méthode à travers l'activation des clivages idéologiques, la stigmatisation des immigrés ou de l'islam et la recherche de boucs émissaires».

«Cette vindicte masque une approche utilitaire et opportuniste de la politique, qui, conformément à l'esprit de cour, juge d'une action en fonction de son intérêt immédiat et de son apport tactique», dit-il. Selon lui, Nicolas Sarkozy a «dévalorisé la présidence en la surexposant médiatiquement» et «par ses dérapages verbaux».

Pour Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy «s'est forgé une vision de la France qui lui ressemble, c'est-à-dire individualiste, avide de réussite sociale et personnelle, obsédée par les biens matériels et indifférente à l'Histoire».

Enfin, Dominique de Villepin affirme que son rival s'est entouré de courtisans qu'il qualifie de «perroquets apeurés distillant en boucle les mêmes éléments de langage» et «de roseaux plus penchés que pensants qui ne vivent qu'à travers le regard du prince».

Dominique de Villepin a créé son propre mouvement politique et il envisage d'être candidat à l'élection présidentielle de 2012.