Une petite centaine de manifestants se sont rassemblés mardi soir à Rome près de la résidence du chef du gouvernement Silvio Berlusconi qui avait déclaré un peu plus tôt que «mieux vaut avoir la passion des belles femmes qu'être gai», a constaté un photographe de l'AFP.

«Honte, honte» et «démission» ont crié les manifestants, réunis à l'appel de partis politiques d'opposition et de mouvements homosexuels.

«Mieux vaut être gai que Berlusconi», «Je ne suis pas gai mais je me sens offensé», proclamaient des pancartes, selon l'agence italienne Ansa.

Une vingtaine de manifestants se sont allongés environ un quart d'heure sur un passage pour piétons, ne laissant qu'un passage étroit pour les autobus et les voitures, et ralentissant fortement le trafic.

«Bunga bunga, fais-le avec (Ignazio) La Russa», le ministre de la Défense, ont crié certains, faisant allusion à une plaisanterie fort peu raffinée -mais apparemment appréciée du chef du gouvernement- sur les pratiques sexuelles d'une supposée tribu africaine.

Plusieurs ont également rappelé que ce jour était le 35ème anniversaire de l'assassinat du cinéaste homosexuel, Pier Paolo Pasolini, et brandissaient une pancarte reprenant une de ses phrases: «pécher ne signifie pas faire le mal, ne pas faire le bien, c'est pécher».

Berlusconi, empêtré dans le Rubygate, du nom d'une jeune fille qui, alors mineure, a participé contre rémunération à des fêtes organisées dans sa résidence d'Arcore, près de Milan, a lancé cette répartie homophobe en visitant le salon de la moto près de cette grande ville du nord de l'Italie.

Il a également à nouveau admis à demi-mot avoir téléphoné à la préfecture de Milan pour faire libérer la jeune Marocaine, de son vrai nom Karima el Mahroug, accusée de vol, disant avoir agi «par solidarité».