Quarante-deux personnes ont péri dans la collision d'un train et d'un autobus mardi dans le centre de l'Ukraine, l'un des pires accidents de la circulation qu'ait connu cette ex-république soviétique.

«Quarante-deux personnes sont mortes», a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère des Situations d'urgence, Volodymyr Ovsianik. «Onze autres sont à l'hôpital», a-t-il ajouté.

«C'est un vrai carnage là-bas», a dit à l'AFP Lioudmila Bachmakova, la porte-parole de la police routière régionale. «C'est un accident absolument catastrophique», a ajouté le ministre des Transports Kostiantin Efimenko s'exprimant à l'issue d'un conseil des ministres à Kiev, selon des images diffusées à la télévision.

Sur les lieux du drame survenu dans la matinée en périphérie de la ville industrielle de Marganets (région de Dnipropetrovsk, centre), une journaliste de l'AFP a vu des dizaines de corps alignés sur deux sites le long de la voie ferrée.

Des proches des victimes, aidés par des policiers et des médecins-légistes, tentaient d'identifier ces dépouilles. À proximité, les restes de l'autobus jaune pulvérisé par la locomotive témoignent de la violence du choc.

Les autorités ukrainiennes ont rapidement annoncé que le chauffeur, qui a péri dans le drame, avait provoqué l'accident en s'engageant sur le passage à niveau malgré un feu rouge.

«Le chauffeur de l'autobus a violé le code de la route en brûlant le feu qui interdisait le passage», a expliqué Mme Bachmakova.

«Les passagers qui ont survécu racontent avoir hurlé (pour dire au chauffeur) que le signal sonore montrait qu'il était interdit d'avancer», a renchéri le ministre des Transports.

Le quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda a relaté «le comportement étrange» du chauffeur, âgé de 56 ans. Ce dernier s'est arrêté devant le passage à niveau, est sorti du véhicule, puis a repris le volant et s'est engagé sur les rails malgré le feu rouge, affirme le journal, citant des témoins sur son site internet.

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a exprimé ses condoléances aux proches des victimes, ordonnant aux forces de l'ordre de mener une enquête «minutieuse» et de «trouver les coupables».

«Lorsqu'un chauffeur brûle un feu rouge, il faut qu'il se plie à une expertise psychiatrique», a même martelé M. Ianoukovitch, cité par Interfax.

Le chef de l'État, qui a participé mardi à une réunion à Dnipropetrovsk, devait rejoindre par hélicoptère les lieux du drame dans l'après-midi.

Son homologue russe Dmitri Medvedev a aussi exprimé ses condoléances aux familles des victimes, dans un télégramme envoyé au président ukrainien.

«Je suis profondément bouleversé par cette nouvelle tragique», a-t-il écrit, selon le service de presse du Kremlin. «Nous sommes prêts à octroyer toute aide nécessaire aux victimes», a-t-il ajouté.

Le gouvernement ukrainien a observé une minute de silence à la mémoire des morts et s'est engagé à prendre des mesures afin de sécuriser les passages à niveau dans le pays.

Le Premier ministre Mykola Azarov a ordonné, lors du conseil des ministres, de doter ces passages de gardiens ou de barrières automatiques. «Il ne faut pas faire d'économies lorsqu'il s'agit de vies humaines», a-t-il dit, selon des images diffusées à la télévision.

La circulation en Ukraine est souvent chaotique et les automobilistes, dont beaucoup roulent dans des véhicules vétustes, violent souvent le code de la route. En 2008, plus de 7000 Ukrainiens ont été tués dans les accidents de la circulation.