La police française a arrêté mardi douze personnes appartenant à la mouvance islamiste, dans deux affaires distinctes qui interviennent dans un contexte d'alerte générale aux attentats, lancée en Europe et restée pour l'instant assez vague.

Ces opérations interviennent alors que les États-Unis ont mis en garde dimanche les Américains voyageant en Europe contre des «risques potentiels d'attentats terroristes» en Europe. Le ministre français de l'Intérieur Brice Hortefeux assure de son côté que les autorités françaises sont «vigilantes» quant à la menace d'un attentat.

Près de Bordeaux (sud-ouest) et à Marseille (sud), trois hommes ont été interpellés après la découverte de leurs coordonnées dans les affaires d'un présumé islamiste d'origine algérienne arrêté samedi en Italie et dont la France demande l'extradition, ont indiqué des sources proches de l'enquête.

Ils ont été arrêtés par les hommes de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, contre-espionnage français). Leurs coordonnées ont été retrouvées lors de l'interpellation de Riyad Hannouni à Naples, alors qu'il était en possession d'un kit de fabrication d'explosifs.

Cet homme de 28 ans faisait l'objet d'un mandat d'arrêt diffusé dans l'ensemble des pays européens signataires de la convention de Schengen. Il est recherché par la justice française dans le cadre d'enquêtes sur les filières pakistano-afghanes, selon des sources proches du dossier.

Il a vécu en France avant de partir dans la zone pakistano-afghane, où de nombreux candidats au jihad sont allés combattre ou suivre des entraînements.

De retour des zones tribales où il aurait combattu, il avait été repéré par la police italienne à Naples, où il fréquentait des mosquées locales.

Ces jihadistes, qui entreprennent de rentrer après avoir combattu les forces internationales en Afghanistan, sont la «principale inquiétude» des Européens, selon une source proche des services français. Ils craignent que ces combattants aguerris ne soient en mesure de fédérer et d'organiser des groupes pour l'heure informels et atomisés.

Mardi, une source proche de l'enquête se montrait toutefois prudente sur le niveau d'implication dans de présumées «filières afghanes» des trois personnes interpellées en France, dont l'âge et la nationalité n'ont pas été précisés.

«C'est peut-être plus limité» que des faits stricts de terrorisme, selon cette source évoquant la piste possible de faux documents administratifs ou d'immigration clandestine.

Dans une affaire distincte, mardi également, à Marseille et Avignon (sud), neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue dans le cadre d'une enquête parisienne sur la mouvance islamiste et des armes ont été saisies, a-t-on appris de sources proches de l'enquête.

Elles ont été interpellées sur ordre d'un juge antiterroriste parisien dans le cadre d'une enquête pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste».

«Quelques armes, dont une kalachnikov et un fusil à pompe, ainsi que plusieurs munitions» ont été saisies lors des interpellations, ont indiqué ces sources.

La simultanéité des deux opérations relève d'un «hasard de calendrier», selon une source proche de l'enquête.