Une voiture piégée a explosé mardi devant un centre commercial de Londonderry, en Irlande du Nord, sans faire de victimes, mais a causé des dégâts matériels importants, a annoncé la police locale.

«Peu après minuit, un engin explosif placé à l'intérieur d'une voiture de type Corsa a explosé devant une banque à l'arrière du centre commercial DaVinci», dans la ville de Londonderry, a précisé un porte-parole des services de police d'Irlande du Nord.

«Une alerte à la bombe a été reçue juste une heure avant l'explosion et la police avait mis en place un cordon de sécurité», a-t-il ajouté.

Selon les premières constatations, l'explosion n'a pas fait de victimes, mais a causé des dégâts importants au centre commercial. Une douzaine d'habitations et de magasins des environs ont été évacués, a encore indiqué le porte-parole.

Plusieurs attentats à la bombe ont visé en août des membres ou des installations des forces de l'ordre en Irlande du Nord, imputés par les autorités à des dissidents de l'IRA (Armée républicaine irlandaise) opposés au processus de paix en cours.

Ces attaques n'ont fait aucun mort, mais l'explosion d'une bombe visant des policiers avait légèrement blessé, le 14 août, trois enfants, qui selon la police n'ont échappé que par miracle à la mort.

Une trentaine d'attentats ou tentatives d'attentats ont déjà été recensées cette année, contre 20 pour l'ensemble de l'année dernière.

Parallèlement, le chef du MI5 (services de renseignement intérieur britannique) a récemment mis en garde contre de possibles attentats en Grande-Bretagne, menés par des dissidents opposés au processus de paix.

La province britannique d'Ulster (Irlande du Nord) a connu une trentaine d'années de violences politiques entre séparatistes catholiques et loyalistes protestants, qui ont fait plus de 3.500 morts et ont pris fin avec l'accord dit du vendredi saint d'avril 1998.

Ultime étape de l'application totale de cet accord, les pouvoirs de justice et de police ont été transférés de Londres à Belfast le 12 avril. La province nord-irlandaise connaît néanmoins encore des violences sporadiques.

Londonderry, deuxième agglomération d'Ulster après Belfast, a été lors du conflit le théâtre de violents affrontements entre catholiques et protestants. L'un des plus sanglants avait été celui du «Bloody Sunday», en mars 1972, au cours duquel 13 civils avaient tués par des soldats britanniques qui avaient ouvert le feu sur des catholiques.