Le président du Kosovo, Fatmir Sejdiu, a annoncé lundi sa démission à la presse, quelques jours après que la Cour constitutionnelle kosovare eut estimé qu'il ne pouvait à la fois être chef de l'État et rester président de son parti.

«J'ai déposé ma démission aujourd'hui au poste de président du Kosovo», a déclaré M. Sejdiu devant les journalistes.

La Cour constitutionnelle kosovare avait annoncé vendredi dernier dans un communiqué que M. Sejdiu avait violé la Constitution en restant au poste de président de son parti, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), après sa prise de fonction comme chef de l'État.

«J'étais persuadé que conserver les fonctions de président de la LDK sans l'exercer n'était pas contraire à la Constitution. La Cour (constitutionnelle) a une opinion différente. Je respecte sa décision», a ajouté M. Sejdiu.

«Je crois fermement que cette démarche (la démission) est dans l'intérêt des citoyens du Kosovo. Je ne ménagerai pas mes efforts pour continuer de travailler dans l'intérêt du Kosovo indépendant et souverain», a poursuivi M. Sejdiu.

M. Sejdiu avait été élu par les députés kosovars président du Kosovo en février 2006. Il avait succédé à ce poste à Ibrahim Rugova, décédé d'un cancer des poumons un mois auparavant.

Son parti, la LDK, fait partie du gouvernement de coalition kosovar mené par le Parti démocratique du Kosovo (PDK) du premier ministre, Hashim Thaci.

En vertu de la Constitution, l'intérim sera assuré par le président du Parlement, Jakup Krasniqi (PDK).

M. Sejdiu s'exprimait lors d'une conférence de presse convoquée en urgence.

Le gouvernement, qui devait se réunir en session régulière lundi, avait annulé juste auparavant sa réunion sans fournir d'explications.

Cette démission du président kosovar intervient à un moment particulièrement délicat pour le Kosovo, où les Européens notamment souhaitent que Pristina et Belgrade engagent un «dialogue» entre eux, pour la première fois depuis la proclamation d'indépendance du Kosovo, en février 2008.