«Catholiques et fiers de l'être» ou encore «Pape, nous sommes avec toi à 100%», les panneaux proclamaient la ferveur des 55 000 fidèles qui ont bravé le crachin et la boue pour assister dimanche à Birmingham à la béatification du cardinal Newman par Benoît XVI.

«Cette visite est un grand succès. Il y avait beaucoup de commentaires négatifs dans la presse avant l'arrivée» de Benoît XVI, mais «il a conquis le coeur de la Grande-Bretagne», jubile Brandon, 19 ans, entourée d'innombrables drapeaux du Vatican et des divers pays.

Beaucoup de catholiques ont voyagé dans la nuit pour arriver au petit matin à Cofton Park, au sud de la deuxième ville britannique où John Henry Newman a vécu comme prêtre au XIXe siècle, après sa conversion au catholicisme, et où il a été enterré.

Sous une pluie intermittente, les fidèles sont en tenue automnale, bottes, imperméables, et ceux qui sont assis se sont emmitouflés dans des couvertures de survie.

Piétinant dans la gadoue ou sur la pelouse détrempée, la foule s'anime et est prise d'enthousiasme quand le souverain pontife atterrit en hélicoptère, puis parcourt les allées du parc en «papamobile».

L'assistance est moins nombreuse qu'à la messe de Glasgow, jeudi, ou à la veillée de prières de Londres, et les pèlerins peuvent s'approcher plus près de la scène blanche ornée de fleurs, et flanquée de 800 prêtres en blanc.

Ann Brady, la soixantaine, venue de Dublin, explique dans un grand sourire sa «grande admiration pour le pape Benoît XVI».

«John Henry Newman fait partie de ce qu'on nous a toujours enseigné, depuis le plus jeune âge. C'est quelque chose de majeur pour beaucoup de gens à Birmingham», note Rob Lyng, 47 ans, en attendant le début de la messe, une tasse de café à la main.

Et malgré les nombreuses critiques sur l'attitude du Vatican dans le scandale des abus sexuels par des prêtres sur les enfants, les catholiques de Cofton Park disent leur foi en la capacité de l'Eglise à surmonter ces difficultés.

«Je pense que la visite (du pape) a été une révélation. Il y avait de nombreuses critiques au début, mais il a occupé le devant de la scène, aucune autre religion n'aurait pu réussir cela», estime M. Lyng, originaire de Birmingham.

«Nous sommes satisfaits du message du pape», qui a prononcé samedi des excuses de l'Eglise pour les abus commis sur des enfants, explique Michael Slemensek, des environs de Birmingham.

«Le message est que les humains sont faillibles, mais que l'Eglise peut surmonter cela. L'Eglise doit reconnaître que des abus ont eu lieu, et c'était quelque chose de terrible, mais cela ne doit pas faire perdre de vue ce qu'est la foi catholique».