La mobilisation était très faible dimanche en Moldavie où se déroulait un référendum sur l'élection directe du futur chef de l'Etat, ce qui rendait incertain la validation de ce scrutin censé mettre fin à une crise politique qui dure depuis les émeutes du printemps 2009.

Le taux de participation n'a atteint que 25,35% à 18h45 locales (11h45 heure de Montréal), à peine plus de deux deux heures avant la fermeture des bureau de vote, selon la Commission électorale centrale.

Le référendum sera jugé valide si un tiers des électeurs y prennent part. La moitié de ces électeurs doivent se prononcer en faveur de l'élection directe du futur président pour que la réforme soit approuvée.

«Je suis sûr que le référendum sera un succès. Aujourd'hui le peuple donnera une leçon à certains hommes politiques. Les communistes essuieront une défaite écrasante», a déclaré dans la matinée le chef de l'Etat par intérim, le président du parlement Mihaï Ghimpu, après avoir glissé son bulletin dans l'urne.

Les manifestations et les émeutes d'avril 2009 contre la victoire aux législatives du Parti communiste moldave, au pouvoir depuis 2001, avaient conduit à une impasse politique, suivie de nouvelles élections anticipées, remportées cette fois par une coalition de partis pro-européens.

La coalition libérale-démocrate compte sur le référendum pour sortir de l'impasse institutionnelle. Elle a jusqu'à présent échoué à faire élire au parlement son candidat à la présidence.

«Il est fort probable que le référendum échoue, ce qui va dégriser le pouvoir» et le poussera à coopérer avec le parti communiste (PC), a déclaré l'ancien président communiste Vladimir Voronine.

Le PC, passé dans l'opposition, a appelé ses électeurs à boycotter le scrutin, accusant les libéraux-démocrates d'«usurper le pouvoir».

Le retraité Nikolaï Boïko, 67 ans, a entendu le message. Il a décidé de ne pas participer au scrutin, le qualifiant de «farce» organisée par la coalition libérale-démocrate qui «a la soif du pouvoir».

«J'ai voté pour la réforme parce que le résultat positif du référendum permettra de sortir de la longue crise politique. J'espère que nous réussirons à élire un président et un nouveau parlement pour que nous puissions développer le business et le pays», a déclaré Valentin Rybine, un entrepreneur de 54 ans.

Le chef de l'Etat par intérim a souligné qu'il souhaitait organiser les élections législatives et présidentielle en même temps si la réforme constitutionnelle est approuvée. La date du 14 novembre 2010 a été auparavant avancée pour ce scrutin.

«Il faut économiser. Nous n'avons pas assez d'argent pour le gaspiller en campagnes électorales», a-t-il insisté.

La Moldavie, pays à majorité roumanophone considérée comme le plus pauvre d'Europe, est située entre l'Ukraine et la Roumanie.

Un conflit y reste non résolu avec la région séparatiste de Transdniestrie, une petite bande de territoire comptant 500 000 habitants, qui a gagné avec le soutien de la Russie une courte guerre d'indépendance après l'effondrement de l'URSS en 1991. L'indépendance autoproclamée de la Transdniestrie n'est pas reconnue par la communauté internationale.

Les dirigeants communistes moldaves sont passés entre 2001 et 2009 d'une politique pro-russe à une politique de rapprochement avec l'Union européenne (UE), avant de militer à nouveau pour un resserrement des relations avec la Russie, principal partenaire commercial du pays.

Les libéraux-démocrates sont pour leur part de fervents partisans de l'intégration à l'UE.