Pello Urizar, secrétaire général de Eusko Alkartasuna (EA), parti non-violent allié au parti radical indépendantiste basque Batasuna, a confirmé samedi leur demande commune pour un «cessez-le-feu permanent de l'ETA sous vérification internationale».

«ETA n'aura pas d'autre choix que de répondre positivement et au plus vite» à cette demande, rapportée vendredi par la presse, a-t-il estimé, interrogé par des journalistes lors d'une réunion d'EA à Vitoria (nord).

Regrettant cette «fuite» dans les médias, M. Urizar a jugé qu'il était «nécessaire d'avoir une claire avancée» de la part de l'ETA.

Une porte-parole d'EA avait confirmé vendredi à l'AFP l'existence de ce document mais s'était refusée à en confirmer le contenu, soulignant qu'il faisait encore l'objet de discussions avec d'autres partis politiques basques.

Ces informations alimentent les spéculations sur une annonce prochaine de trêve de l'organisation basque armée, qui n'a plus commis d'attentat depuis août 2009.

Le texte prône un «cessez-le-feu permanent de l'ETA sous vérification internationale», en parallèle de négociations entre «tous» les partis basques, ainsi que la légalisation de Batasuna, parti interdit en Espagne depuis 2003 en raison de ses liens avec le groupe armé.

Il réclame le rapprochement au Pays Basque de tous les prisonniers basques et la fin des poursuites contre les organisations de la mouvance radicale.

Batasuna fait pression depuis plusieurs mois sur l'ETA pour qu'elle renonce à la violence. Le parti radical tente en effet de revenir dans le jeu démocratique pour pouvoir participer aux élections municipales basques de 2011, dont il fait une question de survie politique.

Le quotidien El Pais a récemment suggéré que l'ETA pourrait annoncer une trêve le 27 septembre pour l'Alderdi Eguna (Jour du soldat basque).

Le gouvernement socialiste, échaudé par la rupture brutale par l'ETA de sa dernière trêve de 2006, affiche scepticisme et fermeté.

«La seule chose que nous savons, c'est que l'ETA n'est pas disposée à abandonner la lutte armée. Quant à la gauche indépendantiste, soit elle obtient que l'ETA y renonce soit elle doit se démarquer» du groupe armé, a commenté vendredi le ministre de l'Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba.