Une affaire retentissante d'écoutes téléphoniques illégales opérées par des journalistes du tabloïd britannique News of the World a rebondi vendredi avec de nouvelles mises en cause d'un conseiller du Premier ministre conservateur David Cameron et de Scotland Yard.

L'ancien vice-Premier ministre travailliste John Prescott, interviewé par la BBC vendredi, a reproché amèrement à la police de ne pas l'avoir averti qu'il figurait parmi les personnalités placées sur écoute. Il a appelé à une réouverture de l'enquête et menacé de porter plainte, comme plusieurs autres victimes d'écoutes.

Vendredi, le quotidien The Guardian a rapporté que News of the World qui appartient à News Corp., l'empire des médias de Rupert Murdoch, avait suspendu en début d'année un journaliste dont le téléphone a été identifié comme la source d'écoutes illégales de messageries de personnalités.

Le New York Times est à l'origine de ce rebondissement dans une affaire qui remonte à 2005 et a conduit en 2007 à des peines de prison pour un détective et un journaliste, et à la démission du rédacteur en chef du tabloïde à l'époque des faits incriminés, Andy Coulson, devenu depuis conseiller pour les médias de David Cameron.

Le New York Times estime que Scotland Yard n'a pas mené à terme son enquête.

Dans un communiqué, Scotland Yard a «rejeté les suggestions du New York Times». «L'affaire a fait l'objet de l'enquête la plus méticuleuse par des détectives très expérimentés ainsi que d'un examen indépendant et approfondi par le parquet, la chambre des Communes et la commission de la culture, des médias et du sport», ajoute Scotland Yard.

Selon le New York Times, Andy Coulson aurait «activement encouragé» un journaliste à conduire des écoutes illégales. Le conseiller médias de David Cameron a démenti formellement ces allégations jeudi soir.

M. Coulson a toujours nié avoir eu connaissance d'une quelconque activité illégale de ses journalistes.

Au début de l'affaire, en 2005, il s'agissait d'écoutes dans les messageries des portables de trois collaborateurs des princes William et Harry.

En juillet 2009, The Guardian relançait l'affaire en assurant que News Corp. aurait eu recours à des détectives privés pour pirater des «milliers» de téléphones. Le groupe aurait ensuite acheté le silence de trois victimes en leur versant plus d'un million de livres (1,1 million d'euros).

Parmi les victimes se trouvaient le mannequin Elle Macpherson, l'actrice Gwyneth Paltrow, le chanteur George Michael, l'agent des stars Max Clifford, l'ancien vice-Premier ministre John Prescott, le maire de Londres Boris Johnson, le footballeur Alan Shearer et le manageur du club de Manchester United, Sir Alan Ferguson.