Les Mémoires de Tony Blair, publiés mercredi, n'ont pas seulement trait aux affaires d'État : l'ancien premier ministre y livre également des détails intimes sur la politique et le sexe.

Évoquant la soirée cruciale du 12 mai 1994, au moment du décès de l'ancien chef du parti travailliste John Smith à qui il allait succéder, Tony Blair se souvient à propos de son épouse Cherie : «cette nuit-là, elle m'a pris tendrement dans ses bras et m'a consolé».

«Elle m'a dit ce que j'avais besoin d'entendre, m'a réconforté, m'a donné le sentiment que ce j'étais sur le point de faire était bien. En cette soirée du 12 mai 1994, j'avais besoin de l'amour que Cherie me donnait. Je l'ai dévorée pour me donner de la force, j'étais un animal suivant mes instincts, tout en sachant qu'il me faudrait tout le pouvoir émotionnel et la capacité de résistance pour faire face à ce qui allait venir», écrit l'ancien chef du gouvernement dans son autobiographie intitulée «A Journey» («Mémoires» dans l'édition française).

«Le sexe et la politique, c'est étrange», ajoute-t-il plus loin, quand il évoque une relation extra-conjugale que le vice-premier ministre d'alors, John Prescott, avait eue avec une secrétaire.

«Les hommes politiques vivent sous pression. Ils doivent avoir un contrôle énorme d'eux-mêmes, faire attention à ce qu'ils disent et font, et bien se comporter. Et vos instincts naturels veulent s'échapper de cette prison du self-control», explique Tony Blair, au pouvoir de 1997 à 2007.

«Puis il y a cette rencontre, tellement excitante, tellement coquine, qui échappe à tout contrôle de soi. Tout à coup, vous êtes transporté hors de votre monde d'intrigues et de machinations sans fin, de sérieux qui s'ajoute au sérieux, et vous vous retrouvez sur une île du plaisir, loin de tout, libre».

Mais l'ancien leader travailliste coupe court à l'échappée belle. Un tel comportement est «stupide... et irresponsable», écrit-il.