Les autorités russes ont annoncé avoir tué samedi au Daguestan un chef rebelle de cette république instable du Caucase russe soupçonné d'avoir organisé le double attentat suicide contre le métro de Moscou fin mars et qui serait le mari de l'une des deux kamikazes.

Magomedali Vagabov a été tué lors d'un affrontement avec les forces de sécurité russes au cours duquel quatre autres insurgés ont péri, a déclaré le Comité national antiterroriste dans un communiqué diffusé par des agences de presse russes.

«Vagabov était l'organisateur des attaques suicide contre le métro de Moscou, il était activement impliqué dans le recrutement de jeunes pour la clandestinité et a organisé l'entraînement des kamikazes», a affirmé le comité.

Dans le communiqué, le chef rebelle tué est présenté comme le numéro deux de l'insurrection d'inspiration islamiste qui agite le Caucase du Nord depuis quelques années.

Selon certaines informations, Vagabov était l'époux de Mariam Charipova, une des femmes kamikazes du métro de Moscou, mais les autorités ne l'ont pas confirmé officiellement.

Le double attentat perpétré le 29 mars dans le métro de la capitale russe, attribué à deux femmes kamikazes, avait fait 40 morts et plus de 100 blessés.

L'affrontement de samedi, qualifié de bref, s'est produit dans le village montagneux de Gounib où les rebelles s'étaient retranchés dans une maison.

«Lorsque l'incendie dans le bâtiment a été circonscrit, un des corps a été identifié comme étant celui de Magomedali Vagabov», précise le communiqué.

L'information selon laquelle il serait l'époux de Mariam Charipova a été catégoriquement démentie par le père de cette dernière dans des interviews à des médias, mais des agences de presse russes ont présenté Charipova comme l'une des épouses de Vagabov selon la charia (loi islamique).

Outre le double attentat contre le métro de Moscou, Vagabov est tenu pour responsable d'une série d'attaques contre les forces de sécurité et contre les chemins de fer, ajoute le communiqué.

Le texte officiel affirme que le chef rebelle, qualifié de «bandit bien connu», avait été entraîné dans un camp au Pakistan et qu'il avait des contacts avec un certain nombre de groupes terroristes internationaux.

Le communiqué ne fait état d'aucune perte ni parmi les forces de sécurité ni parmi les civils du village ciblé.

L'élimination de Vagabov a suscité des réactions moins enthousiastes que celles des autorités, à l'image du député Guennadi Goudkov, vice-président de la commission de sécurité de la chambre basse du Parlement russe (Douma).

«Ce n'est pas comme si nous avions capturé Ossama Ben Laden. Nous avons liquidé un bandit qui n'était pas seulement inconnu du grand public mais aussi des parlementaires qui ne sont pas spécialisés dans la clandestinité», a déclaré M. Goudkov à l'agence RIA Novosti.

«En dépit des succès des services spéciaux, les sources qui forment la clandestinité n'ont pas été épuisées», a-t-il ajouté.

Plusieurs républiques du Caucase russe sont en proie à une violente rébellion aux accents islamistes, en particulier le Daguestan. Des attaques et des attentats se produisent presque tous les jours dans ces régions, selon les agences russes.

Samedi encore, en Tchétchénie, un policier et un rebelle présumé ont été tués et au moins huit policiers ont été blessés dans le cadre de deux opérations spéciales distinctes.

Dans la république de Karbardino-Balkarie, deux engins explosifs ont explosé sans faire de blessé, et en Ingouchie, les démineurs de la police ont désamorcé un engin explosif au centre de Nazran, la principale ville de cette autre république du Caucase.