Les hommes homosexuels français gagnent en moyenne 6,5 % de moins dans le secteur privé que leurs collègues hétérosexuels, à responsabilité et qualification comparables, et 5,5% de moins dans le public, selon une étude publiée samedi par le quotidien Libération.

Cet écart de salaires n'est qu'une moyenne «si l'on considère que tous (les homosexuels) ne sont pas "visibles" dans l'entreprise, cela veut dire que ceux qui le sont subissent une discrimination plus importante encore», souligne Thierry Laurent, l'un des deux auteurs de l'étude.

Avec son collègue Ferhat Mihoubi, économiste comme lui au centre d'Etudes des politiques économiques (Epee) de l'université d'Evry (sud de Paris), il a basé sa recherche sur la situation de 904 individus représentatifs, appartenant à un couple de même sexe, dont 788 salariés.

«Après avoir éliminé tous les biais qui auraient pu fausser les résultats, nous arrivons à un écart de rémunérations que l'on dit "inexpliqué"», précise-t-il.

À l'inverse (des hommes homosexuels), les lesbiennes ne subiraient aucune différence de traitement et bénéficieraient même d'une légère prime (+2%).

Les chiffres de cette étude, présentée comme une première en France, sont confirmés par des études similaires réalisées à l'étranger, selon Libération.

Dans le secteur public, les gays de moins de 35 ans ne subissent aucune discrimination salariale, le recrutement s'opérant le plus souvent sous forme de concours anonyme, mais au delà de 45 ans, ils connaissent une différence de salaire encore plus importante (-13%) que dans le privé, indique l'étude.

Le code du travail français stipule qu'aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, «notamment en matière de rémunération (...) en raison de son orientation sexuelle».