Deux attentats ont frappé le Caucase russe mardi: l'explosion d'une voiture piégée a fait au moins 11 blessés dans la ville de Piatigorsk, quelques heures après la mort d'un policier dans un attentat suicide en Ossétie du Nord.

L'explosion de Piatigorsk, qualifiée d'«acte terroriste» par le parquet régional de cette région du sud de la Russie a fait mardi au moins 11 blessés, selon cette source, mais les agences russes évoquaient un bilan plus lourd, allant jusqu'à 26 blessés.

Une femme serait dans un état très grave, selon le parquet.

«Selon des informations préliminaires, vers 16H15 (12H15 GMT) près d'un des cafés de la rue Kirov de Piatigorsk, a explosé un engin artisanal caché dans une voiture Lada», a indiqué le parquet régional dans un communiqué.

Le président russe Dmitri Medvedev, qui se trouve dans la même région, dans sa résidence d'été de Sotchi, au bord de la mer Noire, a entendu le rapport sur l'attentat du chef du FSB (services de sécurité, ex-KGB) Alexandre Bortnikov, a indiqué la télévision publique.

Plus tôt dans la journée, un policier avait été tué et deux grièvement blessés dans un autre attentat commis par un kamikaze en Ossétie du Nord, près de l'Ingouchie et de la Tchétchénie.

«Un inconnu a fait exploser un engin sur la frontière avec l'Ingouchie. Un membre du ministère de l'Intérieur a été tué et deux collaborateurs de la police routière blessés», a annoncé la branche locale du ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

«Le kamikaze est mort, on cherche à l'identifier», selon la même source.

Une porte-parole du parquet local, Maria Gatsoïeva, a confirmé ces informations à l'AFP soulignant que deux policiers étaient «grièvement blessés».

L'attaque s'est produite à 09H30 locales (05H30 GMT) dans le district de Prigorodny, où un conflit territorial interethnique entre Ossètes et Ingouches avait fait plusieurs centaines de morts en 1992.

La ville de Beslan, en Ossétie du Nord, avait été le théâtre, en septembre 2004, de la prise d'otages la plus meurtrière de l'histoire dans une école, commise par un commando de séparatistes pro-tchétchènes. L'assaut donné par les forces russes avait fait 334 morts parmi lesquels 186 enfants.

Le Caucase russe est en proie à une rébellion exacerbée par deux guerres successives menées par les forces russes contre les séparatistes en Tchétchénie, qui ont dévasté cette république avec de nombreuses exactions dans les années 1990 et au début des années 2000.

L'Ingouchie et le Daguestan, voisins de la Tchétchénie, connaissent des attaques quasi quotidiennes contre des fonctionnaires et des représentants des forces de l'ordre.

Deux rebelles ont par ailleurs été tués mardi à Makhatchkala, capitale du Daguestan, lors d'une opération, a rapporté l'agence Interfax citant une source au sein des forces de l'ordre.

Le chef du gouvernement et ancien président, Vladimir Poutine, qui avait mené la deuxième guerre en Tchétchénie, a affirmé début juillet que l'époque des extrémistes était révolue dans le Caucase en annonçant un programme économique ambitieux visant à apporter la paix et la prospérité dans cette région.

Trois quart des Russes estiment cependant que la situation dans le Caucase est «tendue» voire «explosive», selon un sondage du centre indépendant Levada effectué les 23-26 juillet auprès d'un échantillon représentatif de 1.600 personnes et publié lundi.

Pour plus de la moitié des personnes interrogées, la situation reste inchangée, pour 22% la tension monte et seulement 13% estiment qu'elle se normalise, selon cette enquête.