La milliardaire Liliane Bettencourt sera entendue lundi par les policiers de la brigade financière dans le cadre de l'enquête sur le contenu des enregistrements clandestins, révélant d'éventuels conflits d'intérêts et fraudes fiscales, a-t-on appris de source judiciaire.

L'héritière des cosmétiques L'Oréal, de retour de vacances dans sa résidence de Formentor (Espagne), doit être auditionnée comme témoin dans le cadre de cette enquête, à une heure qui n'a pas été précisée par cette source.

Selon un membre de son entourage, la milliardaire, âgée de 87 ans, sera entendue à son domicile de Neuilly-sur-Seine, en région parisienne.

Les policiers devraient notamment la questionner sur deux comptes qu'elle détient en Suisse, dotés de plusieurs dizaines de milliers d'euros, ainsi que sur l'île d'Arros, aux Seychelles, dont l'identité du réel propriétaire est encore floue.

Au total, cinq enquêtes ont été ouvertes après la découverte des enregistrements clandestins. Ces derniers, réalisés entre mai 2009 et mai 2010 au domicile de la milliardaire par un domestique, suggèrent notamment l'existence d'une fraude fiscale liée à la fortune de la milliardaire, estimée à 17 milliards d'euros (22,8 milliards de dollars canadiens).

Au coeur de la tempête politico-judiciaire, l'héritière de L'Oréal a accueilli vendredi avec «soulagement» le rejet par le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, d'une nouvelle demande de mise sous tutelle déposée par sa fille, Françoise Meyers-Bettencourt.

Mercredi, les policiers de la Brigade financière ont saisi de nombreux documents, relatifs notamment aux dispositions testamentaires de Mme Bettencourt, lors de perquisitions visant son notaire.

Ces perquisitions ont été réalisées à la demande de la juge Isabelle Prévost-Desprez, qui enquête sur un éventuel abus de faiblesse aux dépens de la milliardaire.

Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de l'héritière des cosmétiques, accuse le photographe François-Marie Banier d'avoir abusé de la faiblesse présumée de sa mère, âgée de 87 ans, pour se faire remettre près d'un milliard d'euros de dons (environ 1,4 milliard de dollars canadiens).

Ce conflit familial a pris toutefois une toute autre ampleur, les enregistrements clandestins mettant en difficulté le ministre du Travail Éric Woerth, qui doit être entendu dans les prochains jours.