La justice française a ouvert une nouvelle enquête liée à la fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, après la plainte d'un actionnaire du géant des cosmétiques soupçonnant le photographe François-Marie Banier, ami de la milliardaire, d'avoir bénéficié d'un contrat de complaisance très lucratif, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Les policiers de la brigade financière enquêtent déjà dans d'autres volets de la tentaculaire affaire Bettencourt -au départ un conflit familial qui a viré au scandale politique dans lequel est mis en cause le ministre du Travail Éric Woerth.

Le 5 juillet, un actionnaire de L'Oréal a déposé une plainte notamment pour abus de biens sociaux en visant un contrat dont a bénéficié M. Banier, déjà poursuivi pour abus de faiblesse envers la femme la plus riche de France.

Le photographe mondain a bénéficié, à compter du 1er janvier 2002, d'un contrat de 405 000 euros par an pendant 10 ans pour des «conseils de mode et de sensibilité artistique», selon l'avocat de l'actionnaire, Me Frédérik-Karel Canoy. «Ce contrat est une dépense abusive et illicite qui va à l'encontre de l'intérêt social de l'entreprise», a-t-il estimé.

Le groupe a confirmé «l'existence d'une relation contractuelle d'ailleurs publique avec M. François-Marie Banier depuis une dizaine d'années et qui prend fin en 2011».

M. Banier est déjà accusé par la fille de Mme Bettencourt, Françoise Meyers-Bettencourt, d'avoir financièrement abusé de sa mère. Contrats d'assurance-vie, chèques, tableaux de maîtres, le photographe des stars aurait selon elle obtenu près d'un milliard d'euros de dons en profitant de la fragilité psychologique de l'octogénaire. Une thèse démentie par l'intéressé.

Ce conflit entre la mère et la fille autour de M. Banier est à l'origine de l'affaire politico-fiscale qui a affaibli le gouvernement du président Nicolas Sarkozy.