La justice britannique devrait se prononcer le 27 juillet sur la demande d'extradition par la Serbie de l'ancien président de Bosnie Ejup Ganic, arrêté à Londres en mars, a-t-on appris mercredi lors de la dernière audience sur cette affaire.

«L'affaire a été présentée et j'espère le 27 obtenir une décision positive pour pouvoir rentrer à Sarajevo», a déclaré Ejup Ganic à des journalistes devant le tribunal.

Ejup Ganic, 64 ans, ancien membre musulman de la présidence bosniaque pendant la guerre et ex-président de la fédération de Bosnie-Herzégovine, avait été arrêté le 1er mars à l'aéroport londonien de Heathrow en application d'un mandat d'arrêt émis par la Serbie pour crimes de guerre au cours du conflit en Bosnie de 1992-95. À la mi-mars, il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

James Lewis, représentant le bureau du procureur serbe pour les crimes de guerre a affirmé «qu'il y avait un dossier (d'accusation) solide auquel M. Ganic devait répondre», comprenant de nouveaux éléments et témoignages en liaison avec des attaques contre Sarajevo de 1992.

Mais Edward Fitzgerald, avocat de M. Ganic, a argué au cours de la dernière audience, que son client «ne bénéficierait pas d'un procès équitable» et a accusé les autorités serbes de vouloir «réécrire l'histoire».

Il a estimé également que le parquet serbe ne disposait pas d'éléments véritablement nouveaux depuis un examen du tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et une enquête du parquet de Bosnie-Herzégovine, qui tous deux ont estimé ne pas disposer de preuves suffisantes pour inculper Ejup Ganic.

La Serbie accuse Ejup Ganic d'avoir participé en 1992 à la conception d'attaques sur un mess d'officiers de l'armée yougoslave, puis sur des ambulances dépêchées sur place et enfin sur un convoi militaire à Sarajevo qui avait fait 18 morts.

M. Ganic, qui s'oppose à son extradition, nie toute implication.