La presse française a demandé mercredi au président Nicolas Sarkozy de s'expliquer après les accusations sur un possible financement illicite de sa campagne électorale en 2007, vivement démenties par l'exécutif.

Mis en cause pour ses liens avec l'une des premières fortunes de France, Liliane Bettencourt, le ministre du Travail Éric Woerth a été accusé d'avoir reçu 150 000 euros en liquide pour financer la campagne de M. Sarkozy.

«Depuis trois semaines, la parole est à l'accusation», écrit le quotidien conservateur Le Figaro. «Si Nicolas Sarkozy veut éviter la crise de confiance qui se dessine, il doit parler et se défendre face aux attaques», ajoute-t-il.

Pour L'Humanité (communiste), ces «accusations sont désormais trop graves et trop précises pour n'être traitées que par le dédain ou l'arrogance».

«On brocardait l' «hyperprésident», on s'alarme désormais d'un «infra-président» et ce n'est pas moins inquiétant», juge le quotidien économique La Tribune. «Comme pour son équipe de foot, la France navigue sans capitaine, ou presque» et «pour que cette crise d'autorité ne dégénère en crise de régime, on attend la parole du président, et les actes», ajoute-t-il.

La presse régionale va dans le même sens.

«Il faut maintenant un électrochoc», affirme Le Journal de la Haute-Marne, tandis que Sud-Ouest considère que désormais c'est tout simplement l'avenir du quinquennat et le destin de Nicolas Sarkozy», qui se jouent.

«Aussi bien pour son autorité dans le pays que pour son image au dehors, le sommet de l'État ne peut rester noyé dans les brumes de l'équivoque», juge le quotidien L'Alsace.

«Parler ou se taire, remanier ou dissoudre, accélérer ou temporiser. La panique règne au sommet de l'État», écrit L'Est Républicain.

«Vraies ou fausses, les révélations sur le «mécénat politique» des Bettencourt emportent l'Élysée dans une spirale dont il est en passe de perdre le contrôle», estime Le Républicain Lorrain pour qui «depuis le début, Nicolas Sarkozy est en décalage ou à contrepied».

«Dans cette situation à très haute tension, le «général» Sarkozy n'a pourtant qu'un seul choix: monter au front pour tenter de sauver ce qui l'est encore», note La Charente Libre

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