L'ancien primat de l'Église catholique belge, le cardinal Godfried Danneels, était entendu mardi par la police fédérale à Bruxelles à la suite d'une perquisition menée le 24 juin à son domicile dans le cadre d'une enquête sur des prêtres pédophiles, a rapporté l'agence Belga.

Son porte-parole, Hans Geybels, avait confirmé peu auparavant que Mgr Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles jusqu'à décembre dernier, allait être interrogé par les policiers. Le cardinal Danneels, 77 ans, est entré dans la matinée dans les locaux de la police pour une audition qui pourrait, selon la presse belge, être longue.

On ignorait si des charges étaient susceptibles d'être retenues contre lui. Le cardinal a été accusé par un prêtre retraité de ne pas avoir dénoncé des faits de pédophilie commis par des membres du clergé lorsqu'il était en charge de l'Église catholique belge, de 1979 à 2009.

En Belgique, la prescription pour les affaires de pédophilie (attentats à la pudeur ou viols de mineurs) est de 10 ans à compter de la majorité de la victime.

Outre la résidence à Malines (Flandre, nord) de Mgr Danneels, les policiers agissant sur mandat du parquet de Bruxelles avaient également perquisitionné le siège de l'Eglise dans cette localité et la crypte de la cathédrale.

Le même jour, dans une autre localité flamande, Louvain, les enquêteurs avaient saisi les centaines de dossiers d'une commission d'enquête parrainée par l'Eglise sur les cas de pédophilie en son sein.

À l'origine de ces perquisitions réside la crainte du parquet de Bruxelles que des faits graves de pédophilie ne soient pas rapportés à la police par la commission d'enquête de l'Église.

Le parquet de Bruxelles a été avisé la semaine dernière que l'avocat de l'archevêché et du cardinal Danneels mettait en cause sur une dizaine de points la légalité des perquisitions menées à Malines et Louvain, portant notamment sur le secret de la correspondance et sur l'inviolabilité du Saint-Siège.

Tout en reconnaissant l'indépendance du juge d'instruction, le ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, a critiqué les modalités de ces perquisitions au siège de la commission. Le parquet général de Bruxelles a ouvert une enquête sur leur déroulement.