Les ministres espagnol, français et italien des Affaires étrangères se rendront en juillet dans la bande de Gaza pour «vérifier» l'allègement du blocus promis par Israël, a annoncé lundi le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.

Les ministres allemand et britannique des Affaires étrangères se sont joints à eux pour appeler Israël à modifier sa politique à l'égard de la bande de Gaza, a révélé quelques heures plus tard la diplomatie italienne dans un communiqué.

Les cinq ministres «soulignent la nécessité d'un changement fondamental de politique pour conduire à un règlement durable de la situation à Gaza, en conformité avec la résolution 1.860 du Conseil de sécurité de l'ONU», est-il écrit dans le texte.

Dans cette résolution adoptée en 2009, le Conseil de sécurité «appelle à un cessez-le-feu immédiat, durable et entièrement respecté, débouchant sur le retrait total des forces israéliennes de Gaza». De plus, il y réclame «la libre distribution» de l'aide humanitaire.

Les cinq ministres ajoutent qu'ils espèrent que «les mesures annoncées par le gouvernement d'Israël seront bientôt mises en oeuvre», toujours selon le communiqué.

Ceux d'Espagne, de France et d'Italie ont à leur ordre du jour «une visite à Gaza ce mois-ci pour vérifier comment se déroule le processus de levée du blocus», avait auparavant déclaré M. Zapatero au cours une conférence de presse commune avec le président syrien Bachar al-Assad.

Fin juin, au cours d'une visite à Rome, le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, avait invité son homologue italien, Franco Frattini, à emmener une délégation de l'Union européenne dans la bande de Gaza.

L'invitation de M. Lieberman était intervenue après la décision d'Israël le 20 juin d'alléger les restrictions pesant sur les importations de Gaza et d'autoriser tous les biens strictement «civils» à entrer dans le territoire.

Les armes et certains biens à double usage demeurent en revanche interdits et les restrictions touchant les exportations gazaouies restent en vigueur.

Les pressions internationales pour la levée ou l'allègement du blocus israélien de Gaza s'étaient intensifiées après la mort, le 31 mai, de neuf Turcs, tués dans des affrontements avec les forces israéliennes au moment de l'arraisonnement d'une flottille qui tentait de forcer le blocus.

La population de Gaza «a le droit de recevoir des aliments, des médicaments et de pouvoir reconstruire les nombreuses installations détruites» pendant l'opération militaire israélienne «plomb durci» de décembre 2008 et janvier 2009, a martelé M. Zapatero.

«Le gouvernement espagnol et l'Union européenne vont donc appuyer et soutenir les plans de reconstruction des Nations unies» dans ce territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste radical Hamas, a-t-il ajouté.

«Ce n'est un secret pour personne que nous sommes en train d'organiser une visite des ministres de l'Union européenne. Nous devrions aller à Gaza dans les prochaines semaines», avait de son côté déclaré à Rome M. Frattini, cité par l'agence Ansa.

Israël a autorisé lundi l'accès à Gaza de biens de construction destinés à des projets de la communauté internationale approuvés par l'Autorité palestinienne.

Les États-Unis et le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton ont salué cette décision du gouvernement israélien.