La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a offert dimanche l'aide des Etats-Unis aux négociations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur le Nagorny Karabakh, région séparatiste qui empoisonne les relations entre ces ex-républiques soviétiques du Caucase.

«Nous sommes prêts à aider l'Azerbaïdjan et l'Arménie à trouver un accord de paix durable et à le mettre en oeuvre», a-t-elle déclaré à l'issue d'une visite éclair à Bakou, avant de s'envoler pour Erevan où elle a répété les mêmes paroles, presque mot pour mot.

Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, avait auparavant demandé l'aide de Washington pour trouver une issue «fondée sur la loi internationale» à ce conflit, qu'il a qualifié de «principale menace pour la sécurité régionale».

«Notre peuple souffre», avait-il lancé. Hillary Clinton a annoncé en écho plus d'aide humanitaire pour les réfugiés.

De son côté, le président arménien, Serge Sarkissian, a déclaré que le Nagorny Karabakh était «le problème le plus important pour l'Arménie». «Les gens du Nargorny Karabakh ont droit à la paix et au développement», a-t-il ajouté au début de ses entretiens avec Mme Clinton à Erevan.

Le Nagorny-Karabakh, peuplé majoritairement d'Arméniens et rattaché à l'Azerbaïdjan pendant la période soviétique, a proclamé son indépendance après une guerre qui a fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994, mais il n'est pas reconnu par la communauté internationale.

Les Etats-Unis, la France et la Russie se partagent une mission de bons offices au sein du «groupe de Minsk». Au sommet du G8, en juin au Canada, les trois pays ont de nouveau appelé à une «solution pacifique» à ce conflit larvé, invitant le président Aliev et son homologue arménien à «commencer à élaborer un accord de paix».

Les tensions, jamais complètement apaisées depuis le cessez-le-feu, ont repris récemment avec plusieurs escarmouches meurtrières entre soldats azerbaïdjanais et séparatistes arméniens.

Alors que le processus de dialogue avance à très petits pas, la secrétaire d'Etat s'est félicitée dimanche soir que les deux pays «reconnaissent» que leur désaccord peut être réglé seulement si les deux pays renoncent à l'idée d'une intervention armée.

«Nous aimerions maintenant voir de vrais progrès sur les principes de base, pour permettre d'établir un projet d'accord final», a-t-elle poursuivi. Et d'ajouter: «Tout le monde sait que ce sont des pas difficiles à franchir».

Les Etats-Unis redoutent «une situation de statu quo qui est dangereuse», a observé dimanche un diplomate américain de haut rang.

Mme Clinton a aussi souligné à Bakou, lors d'une conférence de presse, les perspectives économiques d'une normalisation des relations dans le Sud du Caucase.

«Plus d'intégration, plus de commerce et plus d'activité économique vont permettre à toute la région de prospérer», a-t-elle plaidé. «Mais l'avenir est dans les mains des peuples eux-mêmes, c'est à eux de prendre les décisions difficiles.»

La visite de la secrétaire d'Etat en Azerbaïdjan était la deuxième en un mois d'un responsable américain dans ce pays, qui est important pour la logistique de la coalition en Afghanistan.

En juin, lors du passage à Bakou du secrétaire à la Défense, Robert Gates, un haut responsable américain avait rapporté les reproches des dirigeants de Bakou contre l'administration Obama.

L'Azerbaïdjan, avait expliqué ce responsable, ne veut pas être considéré seulement comme une voie de transit vers l'Afghanistan, mais compte sur plus d'engagement de la part des Etats-Unis dans sa dispute avec l'Arménie sur le Nagorny Karabakh.