Le chef militaire présumé de l'ETA Mikel Karrera Sarobe, interpellé jeudi en France, était «actuellement le plus haut dirigeant» du groupe indépendantiste basque armé et le plus recherché par l'Espagne, a déclaré le ministre espagnol de l'Intérieur.

Son lieutenant, Arkaitz Aguirregabiria del Barrio, également interpellé à Bayonne (sud-ouest de la France), était le membre de l'ETA le plus recherché par la France en raison de son implication présumée dans le meurtre d'un policier français, a déclaré Alfredo Perez Rubalcaba lors d'une conférence de presse.

Mikel Karrera, alias «Ata», cinquième chef militaire du groupe indépendantiste basque armé interpellé en deux ans, était «actuellement le plus haut dirigeant du groupe terroriste», a ajouté le ministre espagnol.

Il serait impliqué dans la plupart des dernières opérations de l'ETA, a-t-il souligné. Son implication dans le convoi d'une camionnette bourrée d'explosif saisie le 9 janvier près de Zamora (ouest), à proximité de la frontière portugaise, est avérée selon M. Rubalcaba.

Il est également soupçonné d'avoir commandité les attentats commis l'été dernier par l'ETA aux Baléares, dans lesquels deux gardes civils avaient été tués.

«Etant donné la situation actuelle de l'ETA, on peut dire que cette opération est même plus importante que l'arrestation de (Garikoitz Aspiazu) "Txeroki"», ancien chef militaire de l'ETA, en novembre 2008 en France, a estimé M. Rubalcaba.

Arkaitz Aguirregabiria est pour sa part soupçonné d'appartenir au commando qui avait ouvert le feu le 16 mars sur une patrouille de police à Dammarie-les-Lys, près de Paris, selon M. Rubalcaba.

Un policier de 52 ans avait été tué. Aguirregabiria aurait été reconnu par des témoins, et était à ce titre le membre de l'ETA «le plus recherché par la France».

Il était «le numéro deux» de l'ETA et «aurait remplacé Mikel Karrera s'il n'avait pas été arrêté avec lui», a ajouté le ministre espagnol, précisant que trois pistolets et du matériel informatique avaient été saisis au cours de cette opération.

Il était aussi le responsable de «la formation» des membres de l'ETA à la préparation de futurs attentats, a-t-il indiqué.

La femme arrêtée avec eux à Bayonne, Maite Aranalde Ijurco, était aussi «connue des forces de sécurité» et avait «une relation assez longue avec l'ETA», a ajouté M. Rubalcaba.

Deux autres personnes ont été arrêtées à Urrugne (sud-ouest), le Français Benoît Aramendi et sa compagne Laetitia Chevalier. Cette dernière n'est pas considérée comme une membre présumée de l'ETA, selon le ministre espagnol.

Benoît Aramendi était en revanche «une vieille connaissance des polices espagnole et française», qui le surveillaient de près, a précisé M. Rubalcaba.

C'est cette surveillance, qui a permis de détecter récemment «des mouvements bizarres», dont le transport, dans sa voiture «de membres présumés de l'ETA», qui ont déclenché l'opération de jeudi, a-t-il ajouté.