Les aéroports fermés dimanche et dans la nuit à cause du nuage de cendres volcaniques venu d'Islande ont rouvert lentement lundi au Royaume-Uni, en Irlande et aux Pays-Bas, mais le trafic aérien y restait perturbé.

Un millier de vols devaient être annulés lundi dans le ciel européen en raison d'un nouveau passage du nuage, selon l'Organisation européenne de la navigation aérienne, Eurocontrol.

Très volatile, la situation au Royaume-Uni s'est améliorée en milieu de matinée, avec la réouverture de nombreux aéroports dont ceux de Gatwick et Heathrow à Londres, les deux principaux du pays.

Le contrôle aérien britannique (NATS) a annoncé vers 10h30 GMT (6h30 HNE) que la zone d'interdiction de vols sur le sud de l'Angleterre était levée.

Mais des retards et annulations étaient cependant encore à attendre, y compris à Heathrow, le premier aéroport mondial en terme de trafic international.

Deux zones interdites au vol restaient en place en fin de matinée au-dessus de l'Irlande du Nord et des îles Shetland, au nord de l'Ecosse.

En Irlande, la plupart des aéroports étaient ouverts lundi matin. L'un des derniers encore fermés, celui de Dublin, a rouvert à 11h00 GMT (7h00 HNE).

L'Autorité de l'aviation civile irlandaise (IAA) a dit ne pas s'attendre à ce que de nouvelles restrictions soient mises en place «pour au moins les 48 prochaines heures».

Aux Pays-Bas, les aéroports d'Amsterdam-Schiphol, de Rotterdam et Groningue, fermés depuis 04h00 GMT, ont également rouvert à 11h00 GMT (7h00 HNE).

Les restrictions ne concernaient plus que «la partie nord de l'espace aérien néerlandais», a précisé une porte-parole du service néerlandais de contrôle aérien.

Cinq cents vols prévus au départ et à destination de Schiphol lundi entre 04h00 GMT et 12h00 GMT ont été annulés, bloquant 60 000 passagers dans le monde, selon la même source.

À Heathrow, de nombreux passagers en transit ont dû dormir sur les bancs, après l'annonce en fin de soirée dimanche de l'annulation des vols pour la nuit.

Au tout nouveau terminal 5, des visages anxieux scrutaient attentivement les panneaux.

Kevin Elmer, 49 ans, était parmi les chanceux, son vol vers Miami étant bien programmé. «Je me fiche d'être ensuite bloqué là-bas, je veux juste y aller», a-t-il expliqué.

«On dirait que c'est une saga qui va continuer tant que le volcan est en éruption, mais quelqu'un doit aller au fond des choses pour savoir jusqu'à quel point les avions seraient affectés par les cendres», a-t-il estimé.

L'éruption du volcan Eyjafjöll en Islande avait paralysé le trafic aérien en Europe pendant près d'une semaine mi-avril. Plus de 100 000 vols avaient alors été annulés et plus de huit millions de passagers bloqués.

Selon le géophysicien islandais Magnus Tumi Gudmundsson, le volcan continue à être actif, et «il n'y a vraiment aucun moyen de dire» quand l'éruption se terminera.

Le directeur général de British Airways, Willie Walsh, a dénoncé les mesures prises par les autorités publiques, estimant que l'interdiction systématique des vols constituait «une réaction grossièrement exagérée à un risque très mineur».

M. Walsh a fait ces remarques en arrivant au ministère des Transports, où il devait discuter du mouvement de grève, en quatre vagues de cinq jours s'étalant jusqu'au 9 juin inclus, que le personnel de cabine de la compagnie aérienne entend lancer mardi.

Les pourparlers entre BA et les syndicats se sont poursuivis. Mais M. Walsh a dit ne pas s'attendre à de percée décisive dans la journée. BA a d'ailleurs déposé un recours devant la Haute cour de Londres pour tenter d'empêcher la grève.