Les États-Unis sont «l'allié le plus important du Royaume-Uni», a affirmé vendredi l'eurosceptique William Hague, nouveau chef de la diplomatie britannique, qui avait choisi Washington pour son premier déplacement à l'étranger.

Afghanistan, Proche-Orient, Iran et non-prolifération nucléaire: M. Hague, qui apparaissait au côté de son homologue Hillary Clinton, a pris soin de souligner l'identité de vues entre les deux pays sur les principales priorités de la politique étrangère américaine.

«L'étendue de notre coopération est sans égale», a-t-il insisté, citant les aspects militaires et diplomatiques d'une «alliance impossible à briser».

«C'est une relation qui regarde vers l'avenir et non pas une relation tournée vers le passé ni nostalgique», d'après M. Hague, selon qui les deux pays «partagent des priorités communes à un degré extraordinaire». Il a cité «la lutte contre l'extrémisme violent, contre la pauvreté et les conflits partout dans le monde».

Mme Clinton a évoqué pour sa part «une alliance historique». Elle a aussi relevé le soutien sans équivoque de Londres sur la question iranienne, «la plus haute priorité» de l'administration Obama.

La Grande-Bretagne est, avec la France et l'Allemagne, l'un des plus fermes soutiens à l'objectif américain de nouvelles sanctions à l'ONU contre l'Iran, soupçonné de chercher en secret à se doter de l'arme atomique.

William Hague a rappelé que l'arrivée de la coalition entre conservateurs et libéraux-démocrates ne changerait rien à cet alignement.

«Nous sommes d'accord sur le fait qu'il faut un signal fort et uni sur le programme nucléaire iranien» et qu'il faut «une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU», a-t-il dit.

Londres s'engage, a-t-il également promis, à jouer ensuite «un rôle-clé» pour que l'Union européenne (UE) conforte l'éventuelle résolution avec des sanctions à l'échelle de ses pays membres.

Alors que les deux partis de la coalition britannique ont des vues très éloignées sur l'Europe, M. Hague, l'un des ténors les plus eurosceptiques du parti conservateur, a tenu à assurer que Londres voulait «jouer un rôle très actif et militant dans l'Union européenne».

Au-delà des alternances politiques, Londres et Washington qualifient régulièrement de «relation spéciale» leur lien bilatéral.

L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair (1997-2007) avait cependant été sévèrement critiqué, dans son pays, pour son soutien inconditionnel à la guerre en Irak voulue par le président américain George W. Bush.

Parlant à quelques journalistes après la conférence de presse, William Hague a expliqué que le soutien de Londres à Washington ne sera «en aucune façon servile» et que le nouveau gouvernement britannique «se sentira libre de dire quand il ne sera pas d'accord» avec l'administration Obama.

Le premier voyage à l'étranger du nouveau ministre est aussi sa seconde rencontre officielle avec Hillary Clinton, qui l'avait reçu en octobre 2009 en tant que responsable de l'opposition conservatrice pour les Affaires étrangères.

M. Hague a souligné que Mme Clinton avait été la première de ses homologues à l'appeler après son arrivée au Foreign Office cette semaine, tout comme le président américain Barack Obama a été le premier dirigeant étranger à appeler le nouveau Premier ministre britannique David Cameron.