Le nuage de cendres émises par le volcan islandais Eyjafjöll continuait de perturber mardi le trafic aérien dans le sud de la péninsule ibérique et au Maroc mais n'a pas empêché le pape Benoît XVI d'atterrir à Lisbonne.

Le pape est bien arrivé, mardi matin, à Lisbonne pour une visite de quatre jours au Portugal où 281 vols ont été annulés, selon un point diffusé en fin d'après-midi par l'ANA, gestionnaire des aéroports portugais.

Quatre-vingt-quinze vols ont été annulés à Faro, où, selon l'agence portugaise de navigation aérienne (NAV), la suspension du trafic en vigueur depuis lundi soir devrait être levée mardi à partir de 17h00.

En dehors de Faro, qui dessert l'Algarve, région touristique du pays, les vols restent toujours suspendus sur les archipels des Açores et de Madère.

En Espagne, 1 138 vols ont été annulés et quatre aéroports espagnols restaient fermés à 14h00: Fuerteventura, La Palma (Canaries), Jerez et Grenade (Andalousie) selon l'organisme de contrôle aérien espagnol, Aena.

Parallèlement, les restrictions de survol, imposées entre 20 000 et 35 000 pieds, ont été levées, selon Aena, permettant à l'aéroport de Madrid de retrouver sa «pleine capacité».

Au Maroc, premier pays du Maghreb à être touché par les cendres volcaniques, un total d'environ 250 vols ont été annulés ou déviés mardi à cause du nuage de cendres, selon l'Office national des aéroports (ONDA).

Les perturbations ont touché huit aéroports marocains dont l'espace aérien a été fermé mardi jusqu'à 13h00. Il s'agit de Casablanca, premier aéroport du pays, Rabat, Tanger, Tétouan (nord), Essaouira (ouest), Agadir, Tan-Tan et Guelmim (sud), selon le ministère des Transports.

«L'aéroport Mohammed V de Casablanca totalise à lui seul chaque jour plus de 160 vols au départ et à l'arrivée. L'ensemble de son plan de vol a été annulé ou dévié jusqu'à 13h00», a précisé l'ONDA.

En France, une centaine de vols ont été annulés. «Il s'agit principalement de vols au départ ou à l'arrivée du Maroc, de l'Espagne et du Portugal», a expliqué un porte-parole de Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

L'agence européenne du contrôle aérien Eurocontrol prévoyait pour mardi un total de 29 000 vols dans le ciel européen, ce qui est proche de la normale.

Le volcan islandais Eyjafjöll a recommencé jeudi à cracher d'importantes quantités de cendres, après avoir paralysé le trafic aérien en Europe pendant près d'une semaine à la mi-avril.

Les particules émises peuvent endommager le bon fonctionnement des avions en vol, ce qui conduit les autorités à interdire les vols par précaution.

Le nuage de cendres actuellement émis par le volcan islandais Eyjafjöll est peu dense et les particules qui perturbent le trafic aérien en Europe et au Maroc datent de la semaine dernière, a indiqué mardi à l'AFP Björn Oddsson, de l'Institut des sciences de la Terre à l'Université d'Islande de Reykjavik.

«La cendre peut voyager dans l'atmosphère avec les vents et en réalité nous ne savons pas quand elle va retomber. Donc même si le volcan s'arrête, le problème peut perdurer deux semaines après», a-t-il affirmé.

Les scientifiques n'ont toujours pas enregistré le moindre signe laissant prévoir la fin de l'éruption.