Le pape Benoît XVI entame mardi à Lisbonne une visite de quatre jours au Portugal, où des foules immenses sont attendues en dépit de la profonde crise que traverse l'Eglise catholique.

En dehors d'un voyage éclair mi-avril sur la petite île de Malte, c'est la première fois que Benoît XVI testera, hors du Vatican, la ferveur des fidèles, depuis le début de la vague de scandales pédophiles qui éclabousse l'Eglise depuis novembre.

A 11h00 locales, les cloches de toutes les églises de Lisbonne retentiront pour signaler l'atterrissage de l'avion du souverain pontife qui rejoindra le centre de la capitale à bord de sa papamobile.

Après la cérémonie officielle de «bienvenue» devant le Monastère des Jeronimos, monument emblématique du Portugal, où repose le tombeau de Vasco de Gama, le pape ira se recueillir en la chapelle de Santa Maria de Bélem avant de poursuivre son programme officiel.

En fin d'après midi, sur la place du Terreiro do Paço, donnant sur le Tage, Benoît XVI célèbrera la première grande messe de son séjour, où l'Eglise espère jusqu'à 160 000 personnes.

Mais c'est surtout à Fatima, symbole du Portugal catholique où le pape se rendra mercredi et jeudi, que sont attendues les plus grandes foules, de 300 à 500 000 personnes selon l'épiscopat portugais.

Benoît XVI, lui-même, a rappelé que la ville-sanctuaire était sa «principale destination, à l'occasion du dixième anniversaire de la béatification des petits bergers Jacinta et Francisco».

Le 13 mai 1917, ces deux enfants de 7 et 10 ans et leur cousine Lucie auraient, selon l'Eglise, vu la Vierge qui leur aurait ensuite révélé, au cours de nouvelles apparitions, des «secrets» jugés prophétiques de l'histoire du 20e siècle.

Au cours de sa visite, Benoît XVI devrait, selon le Vatican, s'exprimer notamment sur «la société d'aujourd'hui» alors que le Portugal s'apprête à autoriser le mariage homosexuel, trois ans seulement après avoir dépénalisé l'avortement.

Dans un pays en plein marasme économique en proie à la spéculation des marchés financiers, le pape devrait également s'exprimer sur la «solidarité dans une Europe en perte de valeurs», selon le coordinateur du voyage papal, l'archevêque auxiliaire de Lisbonne, Carlos Azevedo.

Benoît XVI quittera le Portugal vendredi après-midi après une dernière messe en plein air, à Porto, la grande ville du nord du pays.