La situation est redevenue globalement normale lundi dans le ciel européen, sauf pour la péninsule ibérique où le trafic aérien demeurait perturbé en raison du nuage de cendres émises par le volcan islandais Eyjafjöll.

L'avancée de ce nuage au-dessus du territoire espagnol a obligé, lundi après-midi, à limiter les possibilités de survol du pays même si tous les aéroports ont pu rester ouverts.

Au Portugal où le pape Benoît XVI est attendu mardi pour une visite de quatre jours, le trafic aérien restait perturbé malgré la reprise de l'activité des aéroports de Lisbonne et Porto fermés dimanche, et 320 vols ont dût être annulés, selon un point à 16H00 GMT.

Selon l'agence portugaise de la navigation aérienne (NAV), le nuage de cendres continue de se déplacer vers le sud, ce qui pourrait entraîner selon la NAV une suspension du trafic aérien sur Faro.

En Espagne, «l'évolution du nuage au-dessus de l'espace aérien» a obligé à limiter «le transit aérien pour l'espace compris entre 20.000 et 35.000 pieds», a indiqué l'organisme de contrôle aérien espagnol Aena.

Ces restrictions devaient réduire d'environ 25% les possibilités de survols du pays pour les zones aériennes au-dessus de Séville (sud), de Madrid (centre) et de Barcelone (nord-est).

Mais d'après une porte-parole d'Aena, le trafic aérien ne devait être que moyennement perturbé car les vols transatlantiques peuvent passer au-dessus de 35.000 pieds et les vols nationaux rester sous 20.000 pieds.

Tous les aéroports européens fermés durant le week-end ont par ailleurs rouvert lundi, mais la présence de cendres sur l'Atlantique nord a obligé à modifier la trajectoire de nombreux vols transatlantiques, provoquant des retards.

En Italie, le trafic était à nouveau normal après avoir été perturbé dimanche matin à Milan et Turin, où plus de 300 vols ont été annulés.

En France, la situation était «normale» dans les aéroports parisiens à l'exception de «quelques retards sur les vols transatlantiques», selon Aéroports de Paris (ADP).

Les aéroports irlandais, fermés dimanche, ont également rouvert tandis que les restrictions imposées sur une partie de l'Ecosse ont été levées dès dimanche soir.

Les vols transatlantiques vers les îles britanniques ainsi que vers le nord de l'Europe subissaient toutefois des retards lundi, comme par exemple à Londres-Gatwick, Amsterdam-Schiphol ou Bruxelles.

En Autriche, la fermeture partielle de l'espace aérien a été levée dès dimanche soir. Il en est allé de même pour les restrictions partielles dans plusieurs autres pays de la région, comme la Croatie ou la République tchèque.

La situation demeurait précaire en raison de l'évolution du nuage de cendres, selon plusieurs agences nationales de météorologie et l'agence européenne du contrôle aérien, Eurocontrol.

La météo italienne anticipait un retour possible sur l'Italie du nuage de cendres mardi soir ou mercredi.

Météo France se montrait plus rassurant, notant qu'une zone de cendres devait bien traverser la France mais que les pluies prévues disperseraient le gros de particules.

Le volcan islandais Eyjafjöll a recommencé depuis jeudi dernier à cracher d'importantes quantités de cendres.

Mais lundi, il ne crachait plus qu'environ 50 tonnes de cendres par seconde, contre près de 400 tonnes jeudi, selon un géologue de l'Université d'Islande à Reykjavik.

Son éruption avait paralysé le trafic aérien en Europe pendant près d'une semaine à la mi-avril. Les particules émises peuvent endommager le bon fonctionnement des avions en vol, ce qui conduit les autorités à interdire les vols par précaution.