Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est prononcé pour l'instauration d'un système présidentiel en Turquie, en indiquant qu'il pourrait soulever le problème si son parti remporte les élections générales prévues en 2011, a rapporté dimanche l'agence turque Anatolie.

«Après 2011 (...), la question d'un système présidentiel peut revenir sur l'ordre du jour de la Turquie. Si le peuple nous donne sa bénédiction, cela peut être discuté dans le cadre d'une nouvelle Constitution», a déclaré M. Erdogan, cité par Anatolie.

Le Parti de la justice et du développement (AKP - issu de la mouvance islamiste) de M. Erdogan a déjà élaboré des amendements constitutionnels visant à limiter les pouvoirs de certaines entités judiciaires, soulevant de vives critiques de l'opposition qui y voit la volonté de l'AKP de renforcer son emprise sur le pouvoir. Le Parlement, dominé par l'AKP, doit en débattre à partir de lundi.

Recep Tayyip Erdogan s'est plaint que des initiatives du gouvernement soient régulièrement bloquées par les hautes instances judiciaires, en soulignant que son parti veut éliminer «le déséquilibre entre ceux qui sont élus et ceux qui sont nommés», selon Anatolie.

Régulièrement accusé d'avoir des tendances autoritaires, M. Erdogan a refusé de dire s'il envisageait d'être candidat à la présidence si un système présidentiel devait être instauré dans le pays. «Si le peuple approuve un système présidentiel, ce qui se passera ensuite est un autre sujet», a déclaré le Premier ministre, cité par l'agence turque.

Depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2002, le gouvernement de M. Erdogan s'est souvent heurté au pouvoir judiciaire, dont les hautes instances sont dominées par de fervents partisans de la laïcité. En 2008, l'AKP avait failli être déclaré illégal par la Cour constitutionnelle pour activités antilaïques.