Trois cent cinquante «plaintes» de personnes affirmant avoir subi des abus sexuels commis par des membres du clergé dans les années 50, 60 et 70 aux Pays-Bas, ont été recueillies depuis début mars, a-t-on appris mercredi auprès de l'église catholique néerlandaise.

«Selon les derniers chiffres, il s'agit de 350 plaintes», a annoncé à l'AFP Pieter Kohnen, un porte-parole de l'église catholique néerlandaise: «la plupart viennent d'internats de tout le pays», a-t-il précisé. Ces «plaintes» ont été recueillies par la commission consultative épiscopale «Aide et Droit», créée en 1995 par l'église catholique néerlandaise pour venir en aide aux victimes d'abus sexuels commis par le clergé, selon M. Kohnen.

La conférence épiscopale néerlandaise et la conférence des instituts religieux néerlandais, qui rassemble 190 institutions religieuses aux Pays-Bas, avaient annoncé mardi l'ouverture prochaine d'une enquête «indépendante» sur des abus sexuels présumés commis par le clergé.

L'enquête, dont la préparation a été confiée à l'ancien ministre de l'Education Wim Deetman, devrait commencer dans quatre à six semaines.

De premiers cas d'abus sexuels présumés commis par des membres de l'ordre des Salésiens de Don Bosco dans un internat de la région d'Arnhem (est) dans les années 60, avaient été rendus publics fin février.

Aucune de ces «plaintes» ne peut mener à l'ouverture d'une enquête judiciaire car les faits sont prescrits, a expliqué à l'AFP Evert Boerstra, un porte-parole du parquet général néerlandais.

«Quand il s'agit d'abus sexuels pour lesquels plus de dix ans de prison peuvent être requis, la prescription est de 20 ans», a-t-il indiqué à l'AFP.

Depuis fin janvier, les révélations se multiplient en Allemagne et en Autriche sur des cas d'abus sexuels et de maltraitance commis dans des institutions catholiques, dont le choeur des petits chanteurs de Ratisbonne, dirigé pendant 30 ans par Mgr Georg Ratzinger, frère du pape.