Le Danemark a ouvert lundi à Copenhague sa première clinique de distribution gratuite d'héroïne sous surveillance médicale, après des années de débats, pour aider un noyau dur de toxicomanes très fortement dépendants.

Le royaume scandinave rejoint ainsi l'Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne qui ont avalisé la prescription médicalisée d'héroïne à un nombre restreint de personnes restées accrochées à cette substance en dépit de thérapies de substitution.

Cette ouverture fait suite à l'adoption en 2008 d'un projet de loi au parlement autorisant la distribution médicalisée de l'héroïne.

Le programme concerne quelque trois cents toxicomanes (environ 1% des drogués du pays) incapables de se satisfaire de la thérapie de sevrage à la méthadone.

«Notre objectif n'est pas de guérir les héroïnomanes, mais d'aider ceux qui ne peuvent se contenter de la seule méthadone en leur fournissant de l'héroïne propre, de leur éviter des maladies et de leur éviter de plonger dans la criminalité pour s'en procurer», a déclaré à l'AFP Inger Nielsen, médecin en charge de ce centre.

Cette offre d'injection intraveineuse concerne les héroïnomanes «volontaires qui doivent être envoyés par un des centres de désintoxication à la méthadone» de Copenhague, selon le Dr. Nielsen.

Les volontaires seront, pendant les 14 premiers jours, traités à la méthadone «afin de pouvoir ensuite doser la quantité d'héroïne à leur prescrire», a-t-elle précisé.

L'association des toxicomanes a critiqué cette initiative qui oblige notamment les personnes dépendantes à venir au centre deux fois par jour, 7 jours sur 7, pour recevoir leurs doses.

«Cela revient à vivre comme un zombie, sans pouvoir trouver du travail, étudier ou avoir des loisirs», selon son président Joergen Kjaer.